Âge, poids, post-partum : enquête sur la santé des mères françaises

En moyenne, les Françaises deviennent mères de plus en plus tard. Elles sont aussi plus souvent en surpoids, selon une enquête de l’Inserm et de Santé publique France.

Muriel Kaiser avec AFP
Muriel Kaiser avec AFP
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L'enquête met en avant l'âge plus avancé des femmes au moment de devenir mères
L'enquête met en avant l'âge plus avancé des femmes au moment de devenir mères  —  Shutterstock

Comment évolue la santé des mères françaises au fil du temps ? L’Inserm et Santé publique France se sont penchés sur la question. Les résultats ont été publiés jeudi 6 octobre dans une enquête nationale réalisée en mars 2021 auprès de 13 404 femmes.

Premier constat : les femmes continuent d’être de plus en plus âgées au moment de devenir mères. En effet, la part des femmes âgées de 35-39 ans à l'accouchement ne cesse d’augmenter. Alors qu’elles étaient 17 % en 2016, elles étaient plus de 19 % en 2021.  

La part des plus de 40 ans et plus s’accroît, elle aussi. Elle passe de 3,9 % en 2016 à 5,4 % en 2021. Ces tendances peuvent inquiéter, au vu de l'augmentation des risques pour la mère et l'enfant avec l'âge. 

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Plus d'obésité mais moins d'addictions

Autre fait révélé par l'enquête : l'augmentation du surpoids et de l'obésité des femmes enceintes. En 2021, 23 % d'entre elles étaient en surpoids et 14 % en situation d’obésité contre 20 % et 12 % en 2016.

Concernant les addictions, la situation s'améliore. La proportion de femmes déclarant une consommation de tabac au 3e trimestre de grossesse diminue (12 % en 2021 contre 16 % en 2016), de même que celle des femmes déclarant consommer du cannabis durant la grossesse.

Selon l’enquête, réalisée tous les cinq ans depuis 1995, le niveau d’études augmente par ailleurs considérablement. Les femmes étaient 42 % à avoir suivi des études au-delà du baccalauréat en 2003. En 2010, elles étaient 52 %, puis 55 % en 2016 pour atteindre près de 60 % en 2021.

16% présentent des symptômes dépressifs

Le taux d'épisiotomie, déjà en phase décroissante depuis plusieurs décennies, a fortement diminué, passant de 20 % en 2016 à 8 % en 2021, en accord avec les recommandations nationales. Le taux de césarienne, lui, est stable. 

Pour la première fois depuis le début de cette enquête, un suivi à deux mois a aussi permis d'évaluer la santé mentale des femmes. Elles sont 16 % à présenter des symptômes dépressifs majeurs deux mois après l'accouchement. Par ailleurs, 15 % des femmes ont vécu difficilement ou très difficilement leur grossesse et près de 12 % ont un mauvais voire très mauvais vécu de leur accouchement.