Un médecin s'élève contre les pratiques frauduleuses de certains laboratoires

Le docteur Bernard Dalbergue a été durant plus de vingt ans salarié de l’industrie pharmaceutique. Pour lui, si une majorité de laboratoires n’hésitent pas à interrompre le développement de molécules potentiellement dangereuses pour la santé des malades, certains industriels n’ont pas autant de scrupules. Dans l’ouvrage Omerta dans les labos pharmaceutiques, qu’il cosigne avec la journaliste Anne-Laure Barret, le médecin brise la loi du silence.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Entretien avec le Dr Bernard Dalbergue
Entretien avec le Dr Bernard Dalbergue

Pour rentabiliser les coûts de conception de médicaments toujours plus complexes, certains laboratoires pharmaceutiques corrompent les experts et truquent des essais cliniques afin de s’assurer que leurs produits obtiendront leur autorisation de mise sur le marché (AMM). Des troupes de commerciaux sont également envoyées sur le terrain pour convaincre les médecins de la supériorité du traitement élaboré par leur employeur… n’hésitant pas à intéresser les praticiens à leurs bénéfices.

Bernard Dalbergue ne se présente ni "comme une victime, ni [comme] un croisé anti-industrie pharmaceutique." En vingt ans de carrière, il a "vu le meilleur, puis le pire", et a accompagné le lancement de médicaments révolutionnaires… mais également de "fausses  innovations".

Les "dérives isolées" qu’il décrit dans Omerta dans les labos pharmaceutiques n’ont à son sens qu’une seule origine : la "dictature du bénéfice à court terme", contre laquelle les consciences politiques doivent s’élever. L’enjeu n’est pas seulement de mettre fin au gaspillage des deniers publics, mais aussi et surtout de garantir la sécurité de millions de malades.