La tuberculose en baisse en France, sauf en Seine-Saint-Denis

Insalubrité, pauvreté ou encore précarité : ces conditions de vie sont propices à la tuberculose. Bien que le nombre de nouveaux cas de cette maladie contagieuse a nettement diminué en France entre 2000 et 2010, il stagne dans le département de Seine-Saint-Denis (en région parisienne), selon le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), publié mardi 18 mars 2014.

La rédaction d'Allo Docteurs
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La tuberculose en baisse en France, sauf en Seine-Saint-Denis

Malgré une baisse significative de 40% au cours de la période étudiée, l'incidence reste élevée en Ile-de-France, avec un taux de déclarations atteignant 16 cas pour 100.000 personnes contre 8 cas pour 100.000 dans l'ensemble de la France, soit 5.187 nouveaux cas déclarés en 2010.

"L'Ile-de-France est caractérisée par une population exposée plus cosmopolite et plus jeune que dans les autres régions", explique le BEH, une publication de l'Institut national de veille sanitaire (InVS).

Comme d'autres grandes villes (Londres, Barcelone ou Milan) rassemblant des populations précarisées ou des migrants nés dans des pays fortement touchés par la tuberculose, Paris se distingue par une incidence élevée : 491 cas déclarés en 2010, soit 21,9 cas pour 100.000 habitants, contre 1.060 cas en 2000, soit 49 pour 100.000 habitants.

La tuberculose stagne en Seine-Saint-Denis

Mais le département le plus problématique reste la Seine-Saint-Denis où les nouveaux cas déclarés de tuberculose stagnent depuis 2002 à environ 31 cas pour 100.000 habitants.

Sur les onze années étudiées, la proportion de cas nés en France a continué à diminuer, ne représentant plus qu'un tiers des cas au cours de la période la plus récente, tandis que la part des personnes nées en Asie ou d'autres pays européens était en augmentation.

Mais la plupart des cas ont été observés chez des personnes nées en Afrique, notamment en Afrique subsaharienne, au cours des deux années ayant suivi leur arrivée en France.

Au cours de la période 2004-2010, un peu plus de 5% des personnes atteintes de tuberculose étaient sans domicile fixe, une proportion atteignant plus de 10% à Paris.

La précarité, un facteur de risque

Le BEH souligne que les personnes vivant dans des conditions socio-économiques difficiles consultent souvent tardivement "ce qui favorise la transmission de la tuberculose" et ajoute que la réduction du délai entre l'apparition des premiers symptômes et le diagnostic "reste un enjeu majeur de la lutte antituberculeuse". Selon le Pr Brigitte Gicquel, chef de l'unité de génétique mycobactérienne à l'Institut Pasteur à Paris, "la tuberculose est la maladie de la pauvreté et de la précarité". "Ces populations vivent dans de mauvaises conditions, elles sont donc plus facilement infectées par la maladie".

Pour éviter le développement d'une épidémie suite à la découverte de 23 cas de tuberculose, une campagne de dépistage a été menée en 2011 dans un quartier de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). 5.000 habitants avaient alors pu bénéficier gratuitement d'examens médicaux : radiographie des poumons et test intradermo-réaction à la tuberculine. Ces interventions restent toutefois peu fréquentes.

Au delà du diagnostic précoce, le BEH préconise également la promotion de la vaccination des enfants nés depuis 2007, date où l'obligation vaccinale par le BCG a été levée. "Elle reste fortement recommandée en Ile-de-France", rappelle-t-il.

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Qu'est-ce que la tuberculose ?

La tuberculose est une maladie très contagieuse qui se propage par les voies aériennes : l'éternuement, la toux, un crachat projettent les bacilles tuberculeux dans l'air ambiant. Différentes formes de tuberculose existent. La forme pulmonaire est largement dominante. Le germe tuberculeux est une bactérie : le bacille de Koch, ou Mycobacterium tuberculosis.