Cancers du sang : pourquoi pas de la moelle de donneurs décédés ?

D'après une étude de chercheurs polonais parue dans la revue Transplantation, le don de moelle osseuse de personnes décédées permettrait de sauver de nombreuses vies, notamment des malades de leucémies et autres cancers du sang. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Cancers du sang : pourquoi pas de la moelle de donneurs décédés ?

La moelle osseuse est indispensable à la vie. Elle assure la production 
des cellules souches hématopoïétiques, c'est-à-dire des cellules qui sont 
à l’origine des cellules sanguines : les globules rouges qui transportent l'oxygène, les globules blancs qui luttent contre les infections et les plaquettes qui arrêtent les saignements.

Le traitement de nombreux cancers du sang passe par la greffe de cellules souches sanguines actuellement obtenues à partir de la moelle de donneurs vivants compatibles, apparentés ou non,  ou encore à partir de sang de cordon ombilical. Hélas, comme pour tout type de greffe, la demande est aujourd’hui plus importante que le nombre de greffons disponibles. Le recours à une nouvelle source de cellules souches permettrait d’augmenter le nombre de patients pouvant bénéficier de cette approche thérapeutique efficace.

Les chercheurs proposent donc que soient constituées des banques de cellules à greffer issues de donneurs décédés, comme il existe aujourd’hui des banques de cellules de donneurs vivants. Leurs études précliniques indiquent que les cellules souches sanguines de la moelle osseuse de donneurs décédés sont d’aussi bonne qualité que celles de donneurs vivants.

Mais le Pr. Jean-Paul Vernant, chef du service d'hématologie clinique à La Pitié-Salpêtrière (AP-HP), ne croit pas en cette solution : non seulement le prélèvement et le stockage de moelle osseuse seraient chers, mais en outre, ce n'est pas tant d'un gros stock dont on a besoin que d'un stock diversifié. "C'est inutile de tabler sur un nombre important avec des donneurs décédés. Il vaut mieux plutôt chercher des nouveaux donneurs dans des populations métissées. Car aujourd’hui, c'est plutôt de cela dont on a besoin", précise-t-il.

Pour un don d'organe, la compatibilité de groupe sanguin ne suffit pas. Il faut une compatibilité HLA. C'est en quelque sorte la "carte d’identité biologique", transmise génétiquement : le système HLA (antigènes d’histocompatibilité humaine). La probabilité entre deux personnes d’être compatible n’est que d’une chance sur un million.

Actuellement, le don de moelle osseuse fonctionne grâce à des fichiers internationaux et un Français peut recevoir un don d’un donneur russe ou africain. C’est une des meilleures façons à l’heure actuelle d’avoir le plus de donneurs HLA compatibles.

Source : "Cancers du sang : vers l’utilisation d’une nouvelle source de cellules à greffer ?", Association pour la Recherche contre le Cancer, 19 janvier 2012.

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