Bisphénol, parabènes : le principe de précaution attendra

Le ministre de la Santé a jugé jeudi 14 avril 2011 qu’une proposition de loi visant à interdire les perturbateurs endocriniens était "prématurée". Le Nouveau Centre qui a fait cette proposition estime "nécessaire de réduire l’exposition de la population à ces molécules, au nom du principe de précaution".

La rédaction d'Allo Docteurs
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Bisphénol, parabènes : le principe de précaution attendra

La proposition de loi du député Nouveau Centre, Yvan Lachaud, vise à interdire "la fabrication, l’importation, la vente ou l’offre de produits contenant des phtalates, des parabènes...". Cette interdiction sera soumise au vote des députés le 3 mai et sans doute rejetée, selon l’AFP.

Face au principe de précaution, le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, oppose "la bonne information". Selon lui, il faudra attendre les résultats des expertises, des conclusions disponibles "entre fin 2011 pour le bisphénol et fin 2012 pour les autres substances".

Pourtant, le gouvernement a reçu il y a environ deux mois les résultats de l’étude menée par l’Inserm, à sa demande.

Une étude de grande ampleur, rendue publique jeudi 14 avril 2011. Un groupe d’experts a examiné toute la littérature scientifique consacrée aux perturbateurs endocriniens : 1200 articles au total, pour deux années de travail.

Selon l'Inserm, contactée par Bonjour-Docteur : "les études toxicologiques montrent que ces substances peuvent altérer le fonctionnement de certains organes impliqués dans la fonction de reproduction, parfois à des doses très faibles et en particulier lorsque l’exposition a lieu durant la période gestationnelle et néonatale".

Même si l’Institut affirme que "le danger pour l'espèce humaine ne peut pas être écarté pour ces substances, même aux doses d'exposition actuellement observées dans les pays industrialisés", il ne fait pas de recommandations particulières.

Ces recommandations, c’est l’Agence nationale de Sécurité Sanitaire, de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail qui les fera. À partir des études de l’Inserm, l’Agence se prononcera fin 2011 sur le bisphénol et fin 2012 sur les autres substances. Le ministère de la Santé prendra sa décision en fonction de ces conclusions.

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