À l'hôpital, les conditions de travail nuisent à la santé mentale des soignants

Les soignants souffriraient davantage de dépression et d’anxiété que les autres salariés, révèle une étude de la Drees. En cause : leurs mauvaises conditions de travail.

Mathieu Pourvendier avec AFP
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Les hospitaliers vont mal et leur travail y est pour beaucoup
Les hospitaliers vont mal et leur travail y est pour beaucoup  —  Shutterstock

Sous effectifsmanque de lit, heures supplémentaires, peu de pauses... Le personnel hospitalier souffre nettement plus de dépression et d'anxiété que les autres salariés, révèle jeudi 7 juin une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Cette "prévalence accrue" serait "liée aux conditions de travail".    

38% des soignants souffrent de dépression

Le diagnostic confirme les cris d'alarme : les hospitaliers vont mal et leur travail y est pour beaucoup. Une vaste étude menée à l'été 2021, entre deux vagues de Covid, montre en effet "une prévalence accrue" dans ce secteur des "symptômes de dépression et d'anxiété", indique la Drees - direction statistique du ministère. 

Si les cas dits "sévères" ne sont pas plus nombreux, en revanche les troubles "légers à modérés" sont "nettement plus fréquents", de l'ordre de 38% pour la dépression (fatigueperte d'appétitdifficultés de concentration...) et 28% pour l'anxiété (nervosité, inquiétude, irritabilité...), contre respectivement 30% et 22% pour "l'ensemble des personnes en emploi".

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Surcharges de travail et congés repoussés

Ces mauvais résultats sont principalement dus aux "conditions de travail difficiles" propres à l'hôpital, notamment les "surcharges inhabituelles de travail", les "incitations à ne pas prendre ou à repousser un congé maladie" et les "difficultés à concilier vie personnelle et professionnelle".      

Dans une moindre mesure, la santé mentale dégradée des hospitaliers découle aussi de la "proportion élevée de femmes", qui constituent plus des trois quarts des effectifs et sont plus souvent sujettes aux troubles anxieux et dépressifs, selon l'étude.      

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