Soulager les douleurs de la vulve grâce à une consultation spécialisée

Peu de médecins sont aujourd’hui formés aux pathologies de la vulve et les patientes mettent parfois des années avant d’obtenir un diagnostic. Heureusement, il existe des consultations spécialisées dans plusieurs villes de France. Reportage à Lyon.

Céline Martel
Rédigé le , mis à jour le
Reportage Vulvodynie
Douleurs de la vulve : une consultation spécialiséeReportage Vulvodynie  —  Le Mag de la Santé - France 5Le Mag de la Santé - France 5

Dès l’adolescence, Sonia souffre d’importantes douleurs de la vulve. Ses brûlures surviennent lorsqu'elle met un tampon mais aussi lors de chaque rapport sexuel. La jeune femme consulte plusieurs gynécologues, sans résultat. Ce n’est qu’à l’âge de 40 ans, en cherchant sur Internet, qu’elle découvre l’existence de consultations spécialisées pour les douleurs de la vulve.

Un duo gynécologue et dermatologue

Au CHU de Lyon, c’est un binôme de médecins qui reçoit les patientes, une gynécologue et une dermatologue. Et pour cause : "La vulve est une zone qui est entre deux spécialités. Entre la dermatologie, puisqu'il y a de la peau, et entre la gynécologie, puisque c'est l'entrée du vagin et des organes génitaux", explique la Docteure Sandra Ronger-Savle, dermatologue aux hospices de Lyon.

Massages du périnée et crème anesthésiante

Pour faire le diagnostic, un simple coton-tige suffit pour réaliser un test de sensibilité. Chez cette patiente, c’est l’entrée du vagin, le vestibule, qui est douloureux : c'est donc une vestibulodynie

"Cette brûlure du vestibule entraîne une réaction réflexe, donc les muscles se contractent. C'est pour cela qu'on va vous donner des séances de massage avec une sage-femme qui va masser les muscles du périnée et qui va vous apprendre à relâcher", détaille la Dre Sandra Ronger-Savle.

En plus des séances avec la sage-femme, Sandra devra appliquer tous les jours une crème anesthésiante sur la zone douloureuse. Il reste enfin à soigner la cause de cette inflammation : les mycoses à répétition. 

"Si on ne traite pas la cause, à savoir les mycoses, il va y avoir une inflammation qui va à chaque fois aggraver la douleur. On ne pourra pas travailler sur la douleur à cause de cette infection qui augmente l'inflammation et la douleur de la vestibulodynie", précise la docteure Ronger-Savle.

10% des femmes concernées par ces douleurs

Après des années de douleurs, il faut parfois plusieurs mois de traitement, avant de ressentir les premiers effets. Mais pour Sonia, avoir enfin un diagnostic est déjà un soulagement. "Je suis contente d'avoir un traitement. J'ai hâte de l'essayer et de voir comment ça va évoluer. Psychologiquement, on relâche la pression. Je ne vois que du positif pour l'avenir", conclut Sonia.  

Environ 10 % des femmes souffriraient, comme elle, de douleurs vulvaires. Mais seul un nombre infime accède à ces consultations spécialisées.