Affaire Naomi Musenga : dès septembre une formation pour les assistants de régulation médicale

La ministre de la santé Agnès Buzyn a annoncé la mise en place d’une formation pour les assistants de régulation médicale, un an après la mort de Naomi Musenga que le Samu avait refusé de prendre immédiatement en charge.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Cette formation d'un an comptera plus de 1400 heures de cours théoriques et pratiques
Cette formation d'un an comptera plus de 1400 heures de cours théoriques et pratiques

Les assistants de régulation médicale sont les premiers à analyser les appels transmis au 12 et au 115. Aujourd’hui, pour exercer ce métier, seul un baccalauréat ou équivalent est requis. Un an après le décès de leur fille, les parents de Naomi Musenga appellent dans le Parisien à une réorganisation des secours par une loi portant son nom. La ministre de la santé a annoncé la mise en place d’une formation spécifique : "Nous allons créer un diplôme pour les assistants de régulation médicale qui sera opérationnel le 1er septembre 2019", a-t-elle précisé sur Franceinfo. Ce diplôme sera délivré à l'issue d'une "formation d'un an avec plus de 1.400 heures de cours à la fois théoriques et pratiques", a-t-elle ajouté. 

Le décès de Naomi Musenga

Le 29 décembre 2017, Naomi Musenga, 22 ans, décède des conséquences d'une "intoxication au paracétamol absorbé par automédication sur plusieurs jours" selon les éléments médicaux de l’enquête. L'Inspection générale des affaires sociales (Igas) avait pointé un retard de "près de 2H20" dans sa prise en charge, après un premier appel qui n'avait pas été pris au sérieux par une opératrice du Samu du Bas-Rhin.

”Harmoniser leurs procédures pour le traitement des appels”

La ministre a aussi "demandé à tous les Samus de France d'harmoniser leurs procédures pour le traitement des appels". Elle a confirmé "travailler" sur "un numéro d'appel simplifié", alors que plusieurs numéros d'urgence coexistent - 112 (européen), 15 (Samu), 17 (police), 18 (pompiers), 114 (sourds et malentendants)... Mais elle n'a pas tranché la question d'un "numéro unique".

"L'affaire de Naomi Musenga montre aussi que lorsqu'il y a un passage d'appel entre un premier écoutant et un deuxième écoutant il peut y avoir une modification de l'information", a relevé la ministre. Pour preuve, a-t-elle observé, "je crois que le régulateur des pompiers avait transmis l'appel au régulateur du Samu en disant ”Mme Musenga a la grippe” ça avait pu tordre la perception de la gravité" de la situation. Il est donc "impératif", si le choix d'un numéro unique est fait, "qu'il n'y ait aucun risque de perte ou de distorsion d'information dans les passages d'appel entre la police, les pompiers, le Samu, et tout cela nécessite énormément de travail d'harmonisation", a-t-elle souligné.