Androcur : Buzyn invite à se rapprocher de son généraliste

La ministre de la Santé a néanmoins tenu à rassurer, en affirmant qu’il n’y avait pas d’urgence.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
C’est la première fois qu’un juge se prononce sur ce dossier
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"J'invite les patients [qui prennent de l’Androcur] à se rapprocher de leur généraliste, mais il n'y pas d'urgence, ce n'est pas un cancer. Ce n'est pas un scandale sanitaire", a déclaré Agnès Buzyn sur la chaîne CNews le 13 septembre.

La ministre de la Santé a tenu à rassurer après la parution d’une étude menée par l'Assurance maladie et une équipe de l’hôpital Lariboisière fin août. Celle-ci indique que l'Androcur multiplie par sept le risque de méningiome chez les femmes traitées à fortes doses (plus de 3 g sur une période de six mois) et multiplie ce risque par vingt chez les patientes très fortement exposées (25 mg par jour pendant dix ans ou 50 mg par jour pendant cinq ans). Ce médicament est notamment prescrit pour combattre une pilosité excessive ou l'endométriose. Les risques liés à ce traitement étaient déjà identifiés, mais l’étude parue en août en a précisé l’ampleur.

Il ne faut en aucun cas arrêter son traitement sans l'avis d'un médecin

Les tumeurs liées à l'Androcur ont des caractéristiques particulières. Elles sont, plus souvent que les autres, multiples et situées en région frontale, dans la zone des nerfs optiques. A cause des compressions exercées par ce type de tumeur sur cette partie du cerveau, cela peut entraîner des troubles de la vision. Mais selon le professeur Sébastien Froelich, neurochirurgien à l'hôpital Lariboisière qui a dirigé l'étude, ces méningiomes sont le plus souvent de bon pronostic. Dans la grande majorité des cas, la tumeur régresse à l'arrêt du traitement.

Après la parution de cette étude, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a créé un comité scientifique temporaire pour redéfinir les indications de ce médicament. Sur son site Internet, l'ANSM indique par ailleurs que "pour toute question, les patients sont invités à se rapprocher de leur médecin ou de leur pharmacien. Ils ne doivent en aucun cas arrêter leur traitement sans l'avis d'un médecin".

"Le médicament Androcur multiplie le risque de méningiome". Sujet diffusé le 5 septembre 2018.