Quelles sont les causes de l'infertilité ?
L'infertilité touche de plus en plus de couples hétérosexuels. Mais comment expliquer ce phénomène ? Quels sont les facteurs de risque et comment agir pour préserver notre fertilité ? Les réponses du Dr Jimmy Mohamed.
Serons-nous bientôt tous infertiles ? L'infertilité est définie comme la difficulté pour un couple hétérosexuel d'avoir des enfants après 12 à 24 mois de rapports sexuels. Quand on parle d'infertilité, on accuse souvent les femmes. Or, les causes d'infertilités sont aussi fréquentes chez les femmes que chez les hommes.
Ce qui préoccupe les chercheurs, c'est qu'en 50 ans, les hommes ont perdu près de la moitié de leurs spermatozoïdes. Dans les années 1970, chaque millilitre de sperme contenait 100 millions de spermatozoïdes. Désormais, il n'en contient plus que la moitié, 50 millions.
Le tabac, un ennemi de la fertilité
Comment expliquer cette chute de fertilité ? Plusieurs facteurs jouent un rôle. Le premier est les drogues, notamment le tabac, qui altère le fonctionnement hormonal chez les hommes comme chez les femmes. Ainsi, seuls 20% des fumeurs réguliers ont des spermatozoïdes qui fonctionnent correctement. Autrement dit, la plupart des fumeurs ont des spermatozoïdes qui présentent des malformations et qui ne bougent pas assez vite.
Le cannabis est également toxique pour les spermatozoïdes et pour les ovocytes. De plus, l'effet sur les ovocytes persiste dans le temps. À savoir : la chicha altère aussi la fertilité.
Le protoxyde d'azote, appelé aussi gaz hilarant, est responsable de troubles neurologiques. Mais des éléments récents montrent qu'il pourrait également perturber la reproduction. Les femmes qui en consomment auraient plus de mal à tomber enceinte, les fausses couches seraient plus fréquentes et les accouchements prématurés seraient plus nombreux. Pour votre santé en général et pour votre fertilité, évitez ce gaz hilarant.
Obésité et graisse en excès
Autre facteur expliquant la chute de la fertilité : l'obésité. La graisse est un organe à part entière qui produit des molécules inflammatoires. Ces dernières altèrent la fertilité en perturbant les hormones responsables de la reproduction chez les hommes et chez les femmes.
Mais ce n'est pas tout : la graisse en excès se dépose au niveau des organes génitaux. Or les testicules sont à l'extérieur du corps humain pour un bonne raison : ils sont ainsi maintenus "au frais", un ou deux degrés en dessous de la température corporelle. Mais la graisse, lorsqu'elle se répartit au niveau de la région génitale, réchauffe les spermatozoïdes et diminue donc la fertilité.
Bannir le plastique de nos maisons
Les perturbateurs endocriniens jouent aussi un rôle fondamental dans les problèmes de fertilité. Un perturbateur endocrinien est une substance qui perturbe le fonctionnement hormonal de notre organisme. Or tous nos organes fonctionnent grâce aux hormones. Ces perturbateurs endocriniens sont très certainement responsables de la baisse du nombre de spermatozoïdes et des difficultés à concevoir.
Ces perturbateurs sont présents partout, mais majoritairement dans le plastique. Pour préserver notre fertilité, il faudrait donc bannir le plastique de nos maisons : remplacer les petits récipients en plastique par des contenants en verre, échanger les biberons en plastique contre des biberons en verre ou encore troquer la spatule en plastique dont l'extrémité a fondu pour une spatule en bois ou en inox.
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Se protéger des IST
Autre facteur en cause : les infections sexuellement transmissible (IST) comme les gonocoques et les chlamydia, potentiellement responsables d'infertilité. En effet, lorsque vous avez une IST, elle peut ne donner aucun symptôme. C'est le cas de la chlamydia, qui passe souvent inaperçu mais qui perturbe le fonctionnement des testicules, plus particulièrement de l'épididyme. Cette structure, qui se trouve au dessus du testicule, est le lieu de fabrication et de stockage des spermatozoïdes.
Chez la femme aussi, la chlamydia perturbe la fertilité. Quand tout fonctionne bien, un ovocyte sort de l'ovaire, passe par la trompe pour aller au niveau de l'utérus. En cas de chlamydia qui ne serait pas dépistée ou traitée, le passage de l'ovocyte est bloqué par des adhérences qui bouchent progressivement les trompes. C'est pourquoi il est si important de se protéger durant les rapports sexuels et de faire des bilans pour rechercher ces IST.
