Psoriasis, anxiété et dépression : briser le cercle vicieux

Une fédération d'associations contre le psoriasis alerte dans un rapport sur les relations complexes qui existent entre cette maladie de peau et la santé mentale des patients.

Dr Charlotte Tourmente
Dr Charlotte Tourmente
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Psoriasis, anxiété et dépression : briser le cercle vicieux
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Soixante millions de personnes souffrent de psoriasis dans le monde et 2,3 millions en France. Cette maladie provoque des plaques rouges sur la peau et le cuir chevelu, des démangeaisons importantes et parfois des douleurs ou un rhumatisme psoriasique.

Dû à un renouvellement excessif de l'épiderme, la couche superficielle de la peau, le psoriasis nécessite une prise en charge adaptée, à l'aide d'applications de crèmes émollientes, de pommades à base de corticoïdes, voire de biothérapie.

Mais les effets du psoriasis ne sont pas uniquement dermatologiques. La peau étant l'interface avec les autres, les relations sociales peuvent aussi être altérées.

Un impact sur la santé mentale

Les patients font souvent l'objet d'une stigmatisation et certains s'isolent. Et la confiance en soi et l'estime de soi se trouvent bien souvent diminuées.

L'International Federation of Psoriasis Associations (IFPA), qui regroupe des associations du monde entier, alerte sur l'impact de la maladie sur la santé mentale dans un rapport publié le 27 avril.

Etudes à l'appui, ce rapport montre que la dépression et l'anxiété mais aussi les pensées suicidaires sont plus fréquentes chez les personnes atteintes de psoriasis que dans la population générale. Selon l'IFPA, les jeunes et les femmes sont davantage à risque. 

Un véritable cercle vicieux

Le rapport fait le point sur les relations complexes existant entre le psoriasis et une santé mentale altérée. Tout d'abord, si le psoriasis augmente le risque de souffrir de dépression et d'anxiété, ces deux dernières favorisent les poussées de psoriasis. Un véritable cercle vicieux se met en place, chaque facteur entretenant l'autre.

Ensuite, le psoriasis, maladie incurable et imprévisible, est connu pour être particulièrement stressante. Or l'anxiété et la dépression favorisent aussi le stress, facteur favorisant connu des exacerbations de psoriasis.

Enfin, le rapport se penche sur une autre explication possible : l'inflammation, commune au psoriasis, à la dépression et à l'anxiété, pourrait aussi être en cause.   

Comment améliorer la qualité de vie des patients ?

D'emblée, le rapport insiste sur un point : il est fondamental que les patients soient avertis du risque majoré de dépression et de troubles anxieux, et qu'ils connaissent les signes précoces afin de réagir tôt.

Les professionnels de santé, généralistes et dermatologues en tête, doivent également être sensibilisés.  

D'une façon plus globale, les autorités sanitaires devraient mettre en place des actions de prévention à grande échelle. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) abonde en ce sens, grâce au plan "Comprehensive mental health actions",  mis en place entre 2013 et 2030. L'organisation tâche de promouvoir autant la sensibilisation que les stratégies pour mieux prendre en charge les patients.

Un escape game pour sensibiliser le grand public au psoriasis  —  Le Magazine de la Santé - France 5