Dépendance : quand les Français font la sourde oreille

La perte progressive de l'autonomie liée à l'âge n'inquiète pas les Français, c'est le résultat d'une étude selon laquelle 63% des 50-79 ans déclarent ne pas se soucier du risque de dépendance. Pourtant, près d'1,2 million de Français ont déjà perdu de leur autonomie et ils seront plus de 2 millions dans cette situation en 2040.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Dépendance : quand les Français font la sourde oreille

"Le risque de dépendance n'est pas encore pris en compte par une proportion importante de nos concitoyens", relève la Fondation Médéric Alzheimer, à l'initiative de cette enquête nationale conduite en collaboration avec TNS-Sofres et l'École d'économie de Paris sur un échantillon représentatif de 3.390 personnes âgées de 50 à 79 ans.

Difficile de se projeter

Ainsi, 63% des Français interrogés affirment "ne pas être du tout préoccupés par ce qu'ils deviendront après 80 ans" tandis que 42% "ne souhaitent pas entendre parler du risque d'être un jour dépendant" et que 27% pensent "qu'ils ne seront jamais dépendants".

Néanmoins, les personnes confrontées à la perte d'autonomie dans leur entourage sont davantage sensibilisées et envisagent plus fréquemment la possibilité d'être un jour dépendantes, souligne la Fondation.

Quant aux moyens financiers pour faire face à une future dépendance, 73% des personnes interrogées comptent sur leur revenu, 66% sur leur épargne, 32% sur les aides publiques et seulement 13% sur une assurance dépendance souscrite à titre individuel.

L'Etat attendu au tournant

Peu de Français souscrivent à une telle assurance, avant tout en raison de son coût financier (77%). Trois quarts (76%) des non-assurés répondent aussi ne pas souhaiter payer une cotisation mensuelle pendant vingt ou trente ans.

Par ailleurs, 47% des personnes interrogées déclarent que leur famille leur apportera l'aide dont ils auront besoin. Un tiers souhaite être aidé par leur conjoint et un quart par des professionnels. Ils ne sont que 4% à vouloir l'être par leurs enfants.

Enfin, 65% considèrent que la prise en charge de la dépendance devrait être financée prioritairement par l'État et 49% que ce dernier devrait le faire davantage, quitte à augmenter cotisations sociales ou impôts.

Cette enquête inaugure le lancement d'un baromètre de la Fondation Médéric Alzheimer dont l'objectif est de suivre régulièrement l'évolution des attentes, préférences et comportements des Français face au risque de la dépendance.