Un gynécologue mis en examen après une quadruple amputation

Un gynécologue-obstétricien du CHU de Bordeaux a été mis en examen pour « blessures involontaires ». Le médecin est suspecté de négligences ayant conduit à l’amputation de l’avant-bras droit, de la main gauche et des deux pieds de sa patiente.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Les faits se sont déroulés à l'hôpital universitaire de Bordeaux en juillet 2011
Les faits se sont déroulés à l'hôpital universitaire de Bordeaux en juillet 2011

L’affaire s’est déroulée en juillet 2011. Une jeune femme alors âgée de 36 ans se rend à l’hôpital pour y subir une interruption volontaire de grossesse (IVG). Suite à l’intervention, la patiente contracte une infection nosocomiale d’une extrême virulence qui détruit ses tissus et conduit quelques semaine plus tard à l’amputation des ses deux pieds, de son avant-bras droit et de sa main gauche selon le quotidien Sud Ouest qui a révélé l’affaire.

Retard fatal dans l’administration des antibiotiques

Le médecin bordelais, dont l’avocat indiquait ce mercredi 12 août la mise en examen, est accusé de ne pas avoir prescrit les antibiotiques qui auraient pu limiter les dégâts de ce type d’infection nécrosante, causée par la bactérie Streptococcus pyogenes. De garde le lendemain de l’IVG, il avait revue la patiente inquiète de ressentir une forte fièvre et des douleurs. Il lui avait alors retiré le stérilet posé suite à l’IVG mais sans lui prescrire d’antibiotiques. Ce n’est que le surlendemain, soit deux jours après l’intervention, que le diagnostic de septicémie est posé et la patiente mise sous antibiothérapie.

Les poursuites contre le médecin font suite à une expertise diligentée dans le cadre de l’instruction. De son côté, maître Arnaud Dupin, avocat du plaignant, a demandé au juge d’instruction une contre-expertise. « Pour moi, cela ne rentre pas dans le cadre de l’infraction pénale. Il y’a toute une chaîne de responsabilité que l’instruction devra déterminer » a déclaré l’avocat à l’AFP. «Il y’a un côté dramatique qui rappelle qu’aujourd’hui aucune opération n’est bénigne », a-t-il ajouté. 

En France, l’incidence des infections nosocomiales à Streptococcus pyogenes reste heureusement rare, 87 cas ayant été signalés entre 2001 et 2005 selon un rapport de la Direction générale de la santé.