L'Ordre des médecins alerte sur un "protocole anti-covid" sur internet

L'Ordre des médecins alerte sur un "protocole" qui circule sur internet. Il prétend prévenir le covid grâce à des substances, comme des huiles essentielles ou l'hydroxychloroquine, dont l'efficacité n'a jamais été prouvée contre la maladie.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock /  Bukhta Yurii

Zinc, homéopathie, ivermectine, vitamine C… La pseudo-médecine est à l'honneur dans un "protocole anti-covid" qui circule sur internet depuis quelques jours. A tel point que le Conseil national de l'Ordre (Cnom) "a écrit à la Haute autorité de santé (HAS) et à l'Agence du médicament (ANSM) pour leur demander de vérifier la conformité de ce protocole avec les données acquises de la science", indique un porte-parole du Conseil à l’AFP le 11 février.

L’alerte a d’abord été donnée sur Twitter, au début du mois, où plusieurs médecins ont qualifié ce protocole de "criminel".

Aucune efficacité prouvée

Cette "proposition thérapeutique pour soigner la covid-19 en phase précoce" émane de la "Coordination Santé Libre", qui affirme représenter 30.000 médecins. Le protocole se présente sous forme de tableaux déclinés selon la gravité de la maladie.

Problème : les substances ou techniques mentionnées, comme la sophrologie, le zinc, les vitamines C et D, l’homéopathie, l’ivermectine ou encore l'hydroxycholoroquine, n’ont jamais scientifiquement prouvé leur efficacité ni préventive, ni curative, contre le covid. Seul un corticoïde cité parmi les différentes substances est aujourd’hui recommandé "chez les patients atteints d'une forme sévère ou critique" par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

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Associations dangereuses

Pire, le protocole propose "des associations de médicaments contre-indiquées et donc dangereuses", selon le collectif de médecins No Fake Med, qui lutte contre la désinformation médicale.

"Certains traitements peuvent s’avérer toxiques, et leur inefficacité sur l'infection à SARS-CoV-2 peut entraîner un retard de prise en charge et sont susceptibles d'aggraver le pronostic de cette pathologie potentiellement mortelle" s’inquiète le collectif.

"Mise en danger de la vie d’autrui"

Pour ces médecins, "la présentation d’un protocole thérapeutique en l’absence de preuves d’efficacité et de rapport bénéfices-risque positif démontré chez les patients constitue une mise en danger de la vie d’autrui".

Prudents, les auteurs du protocole affirment à ce jour qu’il ne s’agit "pas de prescriptions, ni de recommandations, mais d’un retour d’expériences de terrain des médecins de la Coordination Santé Libre" et que "cela ne peut être pris ou conseillé en automédication".