Les caillots de sang, nouvelle complication inquiétante du coronavirus

La majorité des malades Covid en soins intensifs souffre d’une détresse respiratoire. Mais des caillots pourraient se former dans les vaisseaux sanguins et provoquer une embolie pulmonaire et d'autres dysfonctionnements.  

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Certains patients graves du Covid-19 ne se battent pas uniquement contre une virulente affection respiratoire. Des caillots de sang se formeraient et viendraient obstruer certains de leurs vaisseaux sanguins. " Le virus, directement ou par le biais de l’inflammation, vient endommager la paroi du vaisseau. Il va activer des processus qui aboutissent à la formation de caillots (…) Il s’agit de micro-caillots qui boucher et obstruer les petites artères et ainsi, empêcher les organes de fonctionner normalement. ", affirme le Professeur Djillali Annane, anesthésiste-réanimateur à l’Hôpital Raymond-Poincaré, en région parisienne.

Des organes différemment touchés en fonction des patients

Lorsqu'ils se forment, les caillots de sang bloquent l'oxygénation des organes et les asphyxient. Mais dans le cas des malades du Covid-19, les atteintes observées par les médecins diffèrent. " Ce que nous avons constaté, c’est que parmi les patients qui présentaient une forme grave de la maladie, il y avait une activation extrêmement importante de l’inflammation (…). Près de 30% des patients ont présenté une embolie pulmonaire ", rapporte le Professeur Olivier Collange, anesthésiste-réanimateur au CHRU de Strasbourg. A l’inverse, à l’Hôpital Raymond-Poincaré, " on a vu beaucoup de patients présentant des atteintes du rein, pratiquement 1 sur 3, et on voit pas mal de patients présentant des lésions cutanées de noircissement de la peau qui correspondent au fait que la circulation au niveau de la peau s’est altérée ", confirme le Professeur Annane. 

Mais sur l’ensemble de ces cas, une similitude demeure : ces micro-caillots souvent multiples seraient situés dans les plus petits vaisseaux de l’organisme. Inopérables, ces patients bénéficient d’un traitement anticoagulant pour fluidifier le sang. Plusieurs traitements sont encore en cours d’évaluation pour tenter d'éviter cette tempête inflammatoire.