Cocaïne frelatée : dix personnes hospitalisées en Seine-Saint-Denis
Une dizaine de personnes ont été hospitalisées après avoir consommé de la cocaïne coupée à la scopolamine, selon le parquet de Bobigny, qui a ouvert une enquête le 6 juillet 2016. Surnommé "le souffle du diable", la scopolamine est un sédatif affectant la volonté et pouvant provoquer une perte de conscience.
Sous le titre "Alerte : cocaïne extrêmement dangereuse en circulation en Seine-Saint-Denis", le parquet indique dans un communiqué avoir ouvert le 6 juillet une enquête "pour trafic de stupéfiants et blessures involontaires à la suite de la vente en Seine-Saint-Denis (...) de cocaïne coupée avec de la scopolamine".
"La consommation de ce produit a déjà entraîné l'hospitalisation d'une dizaine de personnes, dont deux avec un pronostic vital réservé", poursuit le parquet.
L'autorité judiciaire souligne que "ce mode de préparation extrêmement nocif de la cocaïne entraîne chez les consommateurs des risques majeurs pour la santé pouvant aller jusqu'au coma". La scopolamine est une substance pharmacologique voisine de l'atropine, vendue pour combattre le mal de mer, mais parfois détournée par des malfaiteurs pour affaiblir la volonté de la victime, pouvant aboutir à une perte de conscience et à une amnésie.
L'enquête a été confiée à la sûreté territoriale de la Seine-Saint-Denis et les autorités sanitaires ont été alertées, selon le parquet.
La scopolamine est prescrite dans la prise en charge de coliques hépatiques, de douleurs spasmodiques, de mal des transports ou d'occlusions intestinales.
Utilisée par les voleurs sous forme de décoction hypnotique pour dépouiller les victimes, la police l'a nommée "le souffle du diable". En grosse quantité, cette molécule, présente dans certaines plantes, comme la datura, peut provoquer des malaises, des états léthargiques, voire la mort.