Cannabis : quand les clips dérapent

Des chercheurs en santé publique ont étudié 1.250 clips très célèbres sortis entre 2013 et 2017. Près de la moitié des clips de hip-hop récents montrent une personne en train de fumer du cannabis ou du tabac.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Cannabis : quand les clips dérapent
© Torben Bjørn Hansen on Visual Hunt

"Le hip-hop a contribué positivement à de nombreux changements sociétaux. Toutefois, cette influence n'est pas toujours positive, car les clips incluent souvent de la violence, ou des produits de tabac et de cannabis", affirment des chercheurs en santé publique états-uniens. Le 15 octobre, ils ont publié une étude dans la revue de l'Association médicale américaine, dans laquelle ils ont tenté de quantifier le phénomène. Résultat : dans 40 à 50% des clips des chansons qui ont figuré dans le classement du magazine Billboard entre 2013 et 2017, on peut voir des personnes consommer du cannabis ou du tabac.

Des produits vus 49 milliards de fois sur cinq ans

Les types de consommation sont variés : joints, pipes, chichas, cigarettes, et même cigarettes électroniques. Kristin Knutzen, l’une des auteurs de l’étude, note que ces vidéos cumulent 49 milliards de vues sur cinq ans. La chercheuse a également regardé combien de marques apparaissaient dans les clips. Elle s’est ainsi aperçu que le nombre de placements de produits pour des combustibles avait fortement augmenté : en 2017, un clip sur dix faisait de la publicité déguisée.

L’année dernière par ailleurs, 14 des 16 clips étudiés contenaient des placements de produits pour des cigarettes électroniques. Les chercheurs citent notamment le tube de 2017, I'm The One, de DJ Khaled avec Justin Bieber, dont le clip, vu 1,1 milliard de fois, montre une danseuse expirant voluptueusement de la vapeur d'une cigarette électronique... suivie d'un gros plan sur un coffret de la marque.

Faire des placements de produits dans les clips est une pratique courante, mais elle concerne généralement des marques de vêtements, de produits électroniques ou d’alcools. Cette pratique est tolérée par les autorités américaines du moment qu’elle est accompagnée d'une déclaration à l'internaute ou au régulateur. Néanmoins, Google, la maison-mère de YouTube, interdit les publicités pour le tabac. Les chercheurs s’étonnent donc que les rappeurs évoluent dans un environnement "non régulé".

"Quels sont les risques pour la santé du "joint" électronique ?" Sujet diffusé le 30 novembre 2017.