Diabète : pourquoi il faut varier les zones d’injection d’insuline

S’injecter de l’insuline dans la même zone pendant une longue période peut rendre le traitement moins efficace, alerte la revue Prescrire. Elle invite les diabétiques à changer régulièrement le site d’injection.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © goffkein.pro / Shutterstock

C’est le lot de nombreux diabétiques : s’injecter quotidiennement de l’insuline pour réguler leur glycémie. Mais attention à ne pas toujours pratiquer ces injections dans la même zone du corps, alerte la revue médicale indépendante Prescrire.

"En cas d’injections d’insuline longtemps répétées dans une même zone, des modifications tissulaires apparaissent, perturbant sa diffusion, d’où un mauvais contrôle glycémique et une augmentation de la fréquence des hypoglycémies" écrit-elle dans son numéro d’août 2021.

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Des nodules sous la peau

Certes les injections répétées durant une longue période sur une même zone sont moins douloureuses qu’en changeant régulièrement de zones. Mais le tissu adipeux sous-cutané, c’est-à-dire les graisses situées juste sous la peau, se modifient sous la zone d’injection.

Plus précisément, des nodules ou des épaississements appelés lipohypertrophies  ou lipodystrophies s’y forment. Et le problème, c’est que ces épaississements font varier de façon "irrégulière et imprévisible" l’absorption d’insuline. Ce qui entraîne un mauvais contrôle glycémique et donc une augmentation de la fréquence des hypoglycémies.

Des années pour un rétablissement

L’idéal est donc de respecter des rotations des zones d’injections. Tout en sachant qu’après l’arrêt des injections dans une zone donnée, la régression des lipohypertrophies est lente : elle prend quelques mois, voire années.

Quand faut-il changer de zone ?

Mais comment repérer les premiers signes ? "L’absence de douleur à l’injection est un indicateur de remodelage tissulaire" explique Prescrire.

C’est aussi le rôle des soignants de "repérer ces zones par l’examen visuel et la palpation", et d’aider le patient à organiser un système de rotations de zone.