Le bisphénol A présent dans le corps de 92% d'Européens, quels sont les risques ?
Le seuil recommandé de bisphénol A est dépassé chez 100 % des adultes testés en France, au Luxembourg et au Portugal.
Un potentiel danger sanitaire pour la quasi-totalité des Européens. Dans un rapport publié ce jeudi 14 septembre, l’agence européenne de l’environnement (AEE) pointe du doigt la menace du bisphénol A (BPA), un perturbateur endocrinien présent dans 92 % des organismes des adultes Européens. "Dans le cadre d'une récente initiative de bio-surveillance humaine, le BPA a été détecté chez 92% des participants adultes de onze pays européens", précise l'agence.
Dans quels produits trouve-t-on du bisphénol A ?
Le BPA a longtemps été utilisé dans de nombreux produits comme les bouteilles en plastique, les gobelets, les bouilloires électriques ou même les CD, les DVD et les téléphones portables. Mais ce sont les emballages plastiques utilisés pour les contenants alimentaires qui étaient principalement concernés.
D’autre part, une étude publiée en 2019 dans Environmental Research, indique que la moitié des tickets de caisse français contiennent du bisphénol A. Le bisphénol A est pourtant interdit dans les contenants alimentaires et les tickets de caisse de plusieurs pays de l’Union Européenne, dont la France depuis 2015. L'UE et les États-Unis ont restreint son usage et envisagent une limitation plus drastique, sans que celle-ci soit mise en œuvre pour l'heure.
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Quels sont les effets sur la santé du bisphénol A ?
Ce perturbateur endocrinien est soupçonné d'être lié à de multiples troubles et maladies, notamment le cancer du sein ou l’infertilité, en raison des perturbations hormonales qu'il suscite.
Les débats concernent notamment la dose à partir de laquelle le bisphénol A est réellement dangereux. Pour l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), celle-ci est bien inférieure à ce que l'on pensait : elle l'a divisée par 20 000 par rapport à une précédente évaluation, un avis contesté par une autre agence, l'Agence européenne des médicaments (EMA).
C'est en Suisse que les niveaux dépassent le moins les seuils, avec 71 %, tandis qu'ils les excèdent dans 100 % des cas en France, au Luxembourg et au Portugal, rapporte l'AEE, notant que les dépassements signalés sont des chiffres minimaux.