Gourdes pour bébé, canettes...pourquoi l'UFC-Que Choisir veut interdire tous les bisphénols

L'association de consommateurs alerte sur l'omniprésence des différents bisphénols dans les produits pour bébés mais aussi dans les contenants alimentaires. Ils sont suspectés d'être des perturbateurs endocriniens.

Muriel Kaiser
Muriel Kaiser
Rédigé le , mis à jour le
Les gourdes et tasses pour bébé ne sont pas exempts de bisphénols
Les gourdes et tasses pour bébé ne sont pas exempts de bisphénols  —  Shutterstock

Si le bisphénol A, un toxique connu, est interdit en France depuis 2015, qu'en est-il de ses remplaçants ? En effet, les autres bisphénols sont "fortement suspectés par l’agence européenne des produits chimiques (ECHA) d’être également des perturbateurs endocriniens avec des risques potentiels graves pour la santé humaine (fausses couches, dysfonctionnements sexuels et reproductifs, retards cognitifs…)", expose l'UFC-Que Choisir.

Face à ce constat, l'association de consommateurs a effectué des tests pour rechercher la présence de ces bisphénols dans des produits du quotidien.

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Les bébés particulièrement exposés

Le résultat est sans appel : sur 14 gourdes et tasses pour bébé testées, 6 contiennent des bisphénols, ainsi que 7 anneaux de dentition sur 12. "Ces derniers sont d’autant plus à risque qu’ils peuvent être mastiqués tout au long de la journée par les bébés", note l'UFC-Que Choisir.

"Alors que les perturbateurs endocriniens sont plus particulièrement nocifs aux stades précoces du développement des enfants, il est scandaleux que de trop nombreux fabricants n’aient pas encore pris de mesures à la hauteur des potentiels risques induits par ces composés", alerte l'association.

Tous les emballages alimentaires sont concernés

Et la présence de bisphénols ne se limite pas qu'aux produits pour bébé. "Les bisphénols continuent à être largement utilisés dans les vernis plastiques des contenants alimentaires", poursuit le rapport de l'UFC-Que Choisir. L'ensemble des boîtes de conserve et des canettes de soda testées en contiennent. 

Or "la barrière placentaire n’offre au fœtus aucune protection contre ces molécules qui ne doivent pas se retrouver dans les produits alimentaires consommés par la mère". 

Interdire tous les bisphénols

Au vu de ces "résultats préoccupants", l'association exhorte les autorités françaises et européennes à interdire toute utilisation des bisphénols dans les emballages alimentaires et les produits destinés aux enfants. 

"L’accumulation des preuves de leur nocivité milite pour une interdiction globale des bisphénols ou a minima pour l’interdiction des 34 bisphénols dangereux identifiés par l’Agence Européenne des produits chimiques (ECHA). Pourtant, à ce jour seul le BPA est interdit sur pas moins de 148 composés recensés", déplore l'association. 

Bisphénol A : toujours présent malgré son interdiction  —  Le Mag de la Santé - France 5