L'activité physique, une nouvelle façon de soulager les maladies chroniques ?

C'est bien connu, l'activité physique, c'est bon pour la santé. Et si vous souffrez d'une maladie chronique, elle est particulièrement recommandée ! Quels sont ses bienfaits ? Comment augmenter votre activité, même si vous êtes limité par votre santé ? Le point.

Dr Charlotte Tourmente
Dr Charlotte Tourmente
Rédigé le
L'activité physique aide à réduire les symptômes des maladies chroniques et à limiter le risque de complications.
L'activité physique aide à réduire les symptômes des maladies chroniques et à limiter le risque de complications.  —  Shutterstock

Un Français sur quatre souffre d'une maladie chronique, chiffre qui passe à trois sur quatre au-delà de 65 ans.

Et puisque les pathologies chroniques et leur prise en charge représentent deux-tiers des dépenses, elles constituent un enjeu majeur pour le système de soins.

Diminuer les complications et la mortalité

Dès 2011, la Haute Autorité de santé (HAS) a reconnu l'activité physique comme "thérapeutique non médicamenteuse" devant ses bienfaits avérés.

Ses atouts sur la santé sont bien connus dans la population générale : aide au contrôle du poids, maintien de l'autonomie chez les personnes âgées, amélioration du sommeil et de la santé mentale, prévention des maladies chroniques, etc.

Et lorsqu'une personne souffre d'une maladie chronique, les études montrent qu'en plus de ces atouts, pratiquer une activité physique freine les complications liées à la maladie, diminue la mortalité et améliore la qualité de vie. 

Du sport sur ordonnance depuis 2016

Pour étayer les preuves et encadrer la pratique, l'INSERM a réalisé en 2016 une expertise collective sur les principales affections chroniques, telles que le diabète de type 2, l'obésité, la BPCO, l'asthme, les cancers, l'AVC ou encore les maladies articulaires.   

Les résultats sont nettement en faveur de l'activité : l'institut a donc recommandé "ses effets bénéfiques en tant que soin complémentaire, ou traitement curatif pour certaines pathologies chroniques." Par exemple dans le diabète, elle diminue la mortalité, le risque de souffrir de certaines complications et améliore l'équilibre de la glycémie.   

Depuis 2016, les médecins sont donc autorisés à prescrire aux patients atteints d'une affection longue durée (ALD) de l'activité physique adaptée (APA), encadrée par un professionnel certifié.   

Temps, énergie et motivation difficiles à trouver

De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande à tout le monde de pratiquer 3 à 5 heurs d'activité physique d'intensité au moins modérée, ou 30 minutes de marche cinq fois par semaine.

De quoi faire paniquer certains malades tant leur vie est déjà compliquée par les symptômes, les soins, les hospitalisations ou encore les traitements ! En effet, trouver le temps et l'énergie de pratiquer une activité physique, en plus d'une activité professionnelle, sociale et/ou familiale, est souvent plus ardu pour les personnes vivant avec une maladie chronique.

Ce qui entraîne peu à peu un déconditionnement à l'effort : la personne étant de moins en moins active a de plus en plus de mal à pratiquer une activité. Elle perd de la force musculaire, la dépendance est souvent augmentée et la qualité de vie altérée. La motivation finit aussi par s'épuiser.

Comment faire plus d'activité physique ?

Heureusement, ce cercle vicieux n'est pas une fatalité. Quelques conseils facilitent la reprise ou le début d'une activité physique, en douceur.

· Diminuez la pression ! Différenciez le sport, qui relève d'une pratique souvent compétitive, de l'activité physique, adaptée à ses possibilités physiques et augmentée progressivement. Nul besoin de faire un marathon dans trois mois pour avoir des bénéfices. Déplacez-vous davantage à pieds ou à vélo, prenez l'escalier, jouez avec votre chien ou encore faites le ménage. Vous ressentirez déjà les bénéfices de l'activité.

· Choisissez une pratique que vous aimez pour tenir sur la durée. Faites-la avec un proche pour vous motiver davantage.   

· Elargissez le champs des possibles : la grande majorité des sports sont possibles avec un handicap ! Sur le site de la fédération française de handisport, vous pouvez filtrer les activités en fonction de votre handicap (moteur, visuel, auditif, etc).     

· Fixez-vous des objectifs réalistes et adaptez la pratique à vos possibilités ou votre forme du jour, pour ne pas trop payer votre excès de zèle.

· Faites-vous aider si besoin. Un kinésithérapeute peut vous apprendre des exercices compatibles, qui une fois maîtrisés, seront fait à domicile. Le professionnel certifié en APA sait la motiver tout en écoutant son corps.  Toutefois, l'APA a un frein conséquent : son coût puisqu'elle n'est pas prise en charge par la sécurité sociale. Comptez entre 40 et 60€ l'heure en cours individuel. Il existe des cours collectifs d'APA, nettement moins onéreux.

Sources

· Haut conseil de la santé publique : Le sport, nouvelle thérapeutique des maladies chroniques au XX1ème siècle
· INSERM : Activité physique et maladies chroniques
· HAS : L'activité physique, votre meilleur alliée

Diabétiques : une activité physique adaptée
Diabétiques : une activité physique adaptée  —  Le Mag de la Santé - France 5