Troubles musculo-squelettiques (TMS)

Ch@t du 12 janvier 2012 de 15h à 16h : Les réponses des Drs Katja Malze et Victor Katz, chirurgiens de la main et du membre supérieur et de Gaëtan Bourmaud, ergonome consultant & cofondateur du cabinet d’ergonomie AXErgonomie.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Troubles musculo-squelettiques (TMS)

Les réponses du Dr Katja Malze, chirurgien de la main et du membre supérieur

  • Quel est le rôle du stress dans les TMS ?

Le stress peut augmenter la tension musculaire et créer donc des mouvements moins adaptés et moins réfléchis. Les postures sont moins bien. Cela peut provoquer des TMS.

  • Je suis enceinte de 7 mois, et depuis un mois je souffre du syndrome du canal carpien, et ça devient de plus en plus inconfortable. Est-ce qu'il va se résorber après l'accouchement et la perte (j'espère) des œdèmes, ou vais-je devoir me faire opérer ?

Normalement le syndrome du canal carpien va partir quelques semaines après l'accouchement spontanément. Pour vous soulager en attendant, il est possible de faire une infiltration.

  • Est-ce qu'un geste répété peut provoquer un TMS ?

Oui c'est même une des causes principales des TMS.

  • J'ai une tendinite au bras gauche avec fourmillement à la main gauche dont insensibilité des doigts (petit annulaire et majeur) est-ce lié ou deux chose différentes ?

Cela peut-être deux choses différentes : une tendinite et une compression du nerf médian au canal carpien. Il faudrait faire un emg.

  • Opérée d'une tendinite de de Quervain il y a 2 mois je ressens de temps en temps des petites décharges. Que puis-je faire pour faire passer ça ?

Ca peut être une irritation de la branche sensitive du nerf radial par la cicatrice. Des massages de la cicatrice peuvent aider.

  • Combien de temps faut-il pour récupérer totalement l'usage de la main après une opération du canal carpien ?

Les douleurs passent assez vite, parfois il reste des gênes en regard de la cicatrice pendant quelques semaines, la récupération d une sensibilité complète peut prendre plusieurs mois.

Normalement les douleurs devraient être beaucoup moins importantes, une gêne pendant des travaux de force à ce stade est normale.

  • 24 ans, policier motocycliste, lorsque j'utilise peu les commandes avec mes mains,  j'ai des fourmillements, des douleurs et presque aucune sensation au niveau des mains. Problème de canal carpien ? Je dois bouger mes doigts pour être mieux. Je suis le seul de ma brigade à avoir cela !

Oui cela peut être une compression du nerf médian au canal carpien, il faudrait faire un emg pour évaluer votre nerf médian.

  • Opérée d'un canal carpien droit, vais-je devoir faire opérer systématiquement le coté gauche ?

Non, si vous ne souffrez pas des douleurs ce n'est pas nécessaire.

  • Venant de me faire opérer du canal carpien je voudrais savoir dans combien de temps je vais retrouver l'autonomie de ma main ?

La cicatrisation dure 2 semaines, les douleurs disparaissent très vite, il peut persister une gêne en regard de la cicatrice pendant quelques semaines, la récupération d'une sensibilité normale peut durer plusieurs mois.

  • Ayant travaillé 13 ans en grande surface dont 7 ans au froid, des problèmes de canal carpien sont apparus mais depuis 6 ans que je n'y travaille plus, j'ai toujours des problèmes aux mains surtout la nuit cela me réveille tout le temps les mains s'engourdissent même quand je fais du vélo c'est très gênant, que puis-je faire ?

Il faudrait faire un emg du nerf médian pour juger d'une indication opératoire au canaux carpiens.

  • Suite à une opération du canal carpien droit il y a un mois,  j'ai plus de douleurs au niveau du poignet, et une induration au dessus de la cicatrice, est-ce normal et puis-je retravailler ? (je suis infirmière).

L'induration de la cicatrice à ce stade est normale, par contre les douleurs devraient disparaitre après l'opération. Si les douleurs au poignet ne vous empêchent pas vous pouvez reprendre votre travail.

  • Une échographie est-elle suffisamment fiable pour savoir si les tendons d'épaule ne sont pas cassés ou déchirés ?

On peut faire en complément d'une échographie une irm pour avoir plus d'informations sur l'état des tendons de l'épaule.

  • J'ai une pathologie de doigt à ressaut (annulaire main droite) que deux infiltrations n'ont pu guérir. Dois-je envisager une opération ?

Oui si deux infiltrations n'ont pas guéri votre doigt à ressaut une intervention chirurgicale est indiquée !

  • J'ai des douleurs au poignet jusqu'au pouce voir même au dessus de la main qui a même du mal à tenir quelque chose est-ce grave ? Que dois-je faire?

Consultez un chirurgien de la main pour un examen clinique.

Les réponses du Dr Victor Katz, chirurgien de la main et du membre supérieur

  • Suite à une mauvaise utilisation de la souris sur ordinateur, j'ai déclaré une tendinite de l'épaule droite puis après 1 an 1/2 et IRM à l'appui une rupture de la coiffe des rotateurs 1.5 cm, je souffre également d'une tendinite de l'épaule gauche maintenant, le médecin du travail m'a dit n'avoir jamais vu de rupture de tendons à cause de la souris mais uniquement en cas de forte charges. Dois-je insister ?

Oui car les tendons de l'épaule sont en contraction quand vous manipulez la souris et donc, peuvent souffrir.

Certains patients ont une anatomie des épaules favorisant les tendinites et donc des 2 cotés. En revanche une rupture bilatérale est plus rare (20%).

  • Existe-t-il un remède à la maladie des calcifications tendineuses multiples ?

Si les calcifications sont douloureuses, traitement par anti inflammatoire, repos, puis kiné, éventuellement infiltrations.

  • L'hypothyroïdie d'Hashimoto peut-elle engendrer un canal carpien bilatéral ?

Oui.

Tendinite : donc modification du poste de travail (hauteur de chaise, position..) puis traitement anti inflammatoire.

  • J'ai un défilé thoraco-bracchial bilatéral (positivé au doppler), le fait de porter des charges et d'effectuer des gestes répétitifs sont douloureux que puis-je faire ?

Il existe un protocole de rééducation spécifique de kinésithérapie (protocole de PEET modifié).

  • Diagnostic : une tendinite épaule droite et rupture de la coiffe des rotateurs épaule droite (IRM rupture 1,5 cm ), traitement : 2 ans de kiné rééducation & correction de poste de travail (mauvaise position de la souris sur ordinateur). Les chirurgiens ont dit qu'il fallait opérer, suite au traitement mes douleurs ont régressé. L'évolution est-elle forcément vers une opération ou non (50 ans) ?

Pas obligatoirement. Si la rupture est petite et les douleurs disparaissent, on peut se limiter à une surveillance IRM de cette rupture tous les 6 mois par exemple.

  • AVS à domicile,  j'interviens seule, je suis actuellement victime d'une tendinite de l'épaule (rien à la radio ni a l'écho), j'ai été a l'arrêt 1 mois 1/2, je viens de finir 30 séances de kiné, la douleur est toujours la même si elle est moins intense. Mon médecin et mon kiné me conseillent de changer de travail.... Pensez-vous que je suis sujette à un TMS et que faire ?

Une IRM serait utile et peut voir une tendinite que l'écho ne voit pas.

  • Suite à l'utilisation intensif du poignet droit et suite à un choc, j'ai passé un arthroscanner qui a révélé une rupture ligamentaire du scapho-lunaire, du lunatum ainsi que du terminal + sub-luxation fréquente du scaphoïde carpien...les douleurs sont assez supportables mais continues...aurais-je besoin d'une intervention chirurgicale ou non ?

Impossible de répondre sans voir l'arthroscanner certaines lésions ne donnent pas de douleurs par exemple.

  • Je suis coiffeuse et très souvent j'ai des douleurs dans le poignet et le pouce, j'ai eu le poignet cassé il y a une dizaine d'années est-ce lié ou simplement un TMS ?

Cela dépend de la guérison de votre fracture et donc des rx. Si celle ci est bien guérie, il s'agit alors d'un TMS.

  • Depuis ma grossesse (mon fils à 11 mois) j'ai des fourmillements dans les doigts de la main droite la nuit et la journée et une douleur à l'épaule. Peut-il s'agir du syndrome du canal carpien ?

Oui, il faut confirmer par un électromyogramme. L'épaule c'est autre chose.

  • Un défilé thoraco brachial est-il considéré comme TMS ?

Non a priori, sauf exception.

Oui absolument. D'abord une tendinite dont l'évolution naturelle si elle n'est pas traitée est la rupture.

  • 34 ans, aide soignante depuis 3 ans, je souffre d'une tendinite calcifiante du sus épineux à l'épaule droite. Séances de kiné, ondes de chocs, magnétiseur, rien ni fait. Que puis-je faire ? Vers qui me tourner ?

Une infiltration de cortisone devrait vous soulager : rhumatologue ou orthopédiste spécialisé.

  • Quelles solutions pour les calcifications tendineuses, je prends des anti inflammatoire depuis 6 mois, l'infiltration m'a soulagé seulement quelques semaines et je suis en arrêt maladie depuis 6 mois donc au repos.

Les calcification peuvent etre évacuées : trituration par un radiologue ou arthroscopie par un chirurgien.

  • Une douleur dans l'épaule le coude et le poignet du même côté, surtout la nuit, fait-elle partie des TMS et faut-il se faire opérer du canal carpien conseillé par le chirurgien ?

Oui possible, les douleurs nocturnes sont le signe de forte tendinite. Le canal carpien s'opère s'il est important et si l'infiltration ne marche pas.

Oui si vous souffrez toujours.

  • J'ai une épicondylite bilatérale malgré la kiné, les infiltrations et la mésothérapie je souffre toujours, que faire ?

Ondes de choc ?

  • Souffrant d'une tendinite sus épineuse avec calcification le tendon présente une rupture transfixiante et une fissure intra tendineuse dois-je subir une opération ?

Cela dépend de votre âge et votre activité.

  • Opérée d'une rupture de tendon à l'épaule gauche en 02/2011, je souffre à l'épaule droite de fissurations profondes intra-tendineuses, puis-je éviter l'opération, avec quels traitements ?

Rééducation et infiltration. Surveillance par irm : tant que la rupture n'est pas totale.

  • Vous me conseillez une IRM, mon médecin s'use à me dire repos, rien faire etc...mais n'a pas l'air décidé à pousser les examens plus loin. Si elle me refuse une IRM, quelle solution j'ai pour rester dans le parcours de soin exigé par la sécu ?

En discuter avec un spécialiste qui fera un courrier a votre médecin.

  • J'ai une calcification de 3 cm à l'épaule droite, les anti inflammatoires et infiltrations n'ont rien fait. Le médecin me dit d'attendre 4 mois avant d'envisager une opération. Est-ce vrai et que puis-je faire ?

Consultez avant si les douleurs sont insupportables ou une deuxième infiltration à 1 mois d'écart.

Non.

  • Quel sport peut-on pratiquer pour soulager les douleurs liées aux TMS et peut-on guérir des TMS ?

Natation.

  • Une infiltration pour soulager un tendinite du sus épineux, oui mais, d'après ce que je comprends, le problème sera toujours là, alors que préconisez-vous ?

Pas forcement. L'organisme peut s'adapter.

  • Après avoir été opéré d'une acromion plastie de l'épaule gauche il y a 3 ans et avoir été reconnu comme maladie professionnelle, c'est maintenant un problème de coude gauche, épitrochléite qui vient d’être découvert. Arrêté depuis 5 semaines maintenant avec des séances de kiné et anti inflammatoire, est-il possible de déclarer ce nouvel arrêt comme maladie professionnelle ?

Bien sur.

  • Suite à un travail répétitif, j'ai mal aux pectoraux, est-ce que c’est un TMS ?

Oui possible.

  • Mon mari souffre d'une tendinite coude droit suite à un mouvement répétitif à son travail avec une trancheuse d'ananas,  il a déclaré sa maladie qui n'a jamais été prise en compte en maladie professionnelle, il rentre bien dans le tableau 57 mais étant donné que son employeur a fait de fausses déclarations concernant son emploi, la sécurité sociale a jugé d'après les informations de son employeur comment faire ?

Demander une expertise à la sécurité sociale.

  • Infirmière libérale 45 ans je souffre d'une tendinite coude droite et gauche, quels conseils ergonomiques et chirurgicaux pouvez-vous me donner ?

Eviter le travail "bras en l'air", poser les coudes et vous traiter.

  • Je n'ai pas fait d'onde de choc est-ce vraiment bien et surtout efficace ?

Oui mais parfois les séances sont un peu douloureuses.

  • Mon âge est 47 ans je suis hôtesse de caisse.

Vous êtres donc "jeune", il faut surveiller de près.

  • Existe t-il un lien entre lupus et TMS ?

Je ne vois pas.

A priori, non.

  • Suite à ma précédente demande, je vous précise que je suis postier affecté à un service de messagerie, donc je soulève un nombre important de colis et des sacs de dépôts relais de facteurs. Etant gaucher, j'utilise donc très souvent ma main gauche. Y a t-il une relation par rapport à ce travail et mon épitrochléite ?

Absolument.

  • Je souffre de discopathie C4-C5 C5-C6 + arthrose cervicale ainsi que des douleurs intercostales gauches cela fait-il parti de TMS ?

A priori, pas TMS.

  • Qu'est-ce qu'une tendinose ? (en arrêt depuis 6 mois) ?

Maladie du tendon, le plus souvent synonyme de tendinite.

C'est plutôt les ruptures de tendons que l'on n'opère pas chez les patients âgés.

  • Je suis infirmière depuis 28 ans. J'ai été amenée tout au long de ma carrière à porter des patients. (Activité hospitalière puis domicile) On m'a diagnostiqué il y a 1 an et demi une spondylarthrite ankylosante avec des débuts de lésions au niveau des sacro-iliaques. Cette pathologie a t-elle un rapport avec l'exercice de ma profession ?

A priori, non.

Oui.

  • Je vais être déclarée inapte à mon poste de serveuse à cause d'un kyste à la main qui me fait atrocement souffrir lorsque je travaille (et même lorsque je ne travaille pas il faut que j'y aille doucement). Ce n'est pas prévu dans le tableau des maladies professionnelles, que faire ?

Vous faire traiter quand même.

Pas TMS, parfois pro (conflit sur un tendon a la paume).

Ca dépend de l'articulation concernée.

  • Est-ce que la chirurgie est indiquée quand il y a échec des traitement classique : repos, kiné, ondes de chocs, attelles, mésothérapie, aménagement poste de travail (épitrochléite, épicondylite…).

Oui.

  • Puis-je faire reconnaitre mon problème de canal carpien en maladie professionnelle même si je ne travaille plus depuis 6 ans dans l'entreprise où ces problèmes sont arrivés ?

Oui voir avec votre médecine du travail actuelle.

  • Me faire traiter oui,  j'ai été sous AINS, puis sous cortisone mais rien n'y fait et on ne veut pas m'infiltrer non plus. On me dit que je suis trop jeune. A part entendre changer de métier, on ne m'aide pas,  je me sens vraiment pas soutenue pour le coup.

Non un kyste se traite : consultez un chirurgien de la main.

Les réponses de Gaëtan Bourmaud, ergonome consultant & cofondateur du cabinet d’ergonomie AXErgonomie

  • A partir de quel âge peut-on avoir des TMS ?

L'âge est certes une dimension réelle dans la survenue de TMS et généralement on retrouve un accroissement du nombre vers l'âge de 50 ans mais on constate aussi de plus en plus de sujets jeunes touchés. La pluri-factorialité de ces pathologies professionnelles, intégrant tout autant les dimensions organisationnelles, biomécaniques, psychosociales et personnelles explique en partie l absence d une stricte convergence augmentation de l'âge / augmentation des TMS.

  • L’apparition de TMS est-il en rapport avec l'intensité de l'effort fourni ou seulement le fait de gestes répétitifs ou mal faits ?

L'apparition de TMS ne dépend pas seulement des caractères d'intensité de l'effort ou de la répétitivité des gestes d'autres facteurs entrent en ligne de compte (les dimensions organisationnelles comme la cadence, les horaires, la configuration de l'espace de travail, biomécaniques (les mouvements, les postures, etc.), psychosociales et personnelles (âges, reconnaissance et satisfaction au travail) mais il est important de revenir sur la question du "geste mal fait" : on sait que le geste est le résultant d'un compromis (entre les exigences de la situation de travail aux plans techniques ou organisationnelles et la/les personnes impliquées dans l'activité) et qu'il ne doit pas être abordé sous le simple angle biomécanique. La notion de "sens du geste" est essentielle ! Pourquoi ce geste est-il réalisé ainsi ? Qu'est-ce qui contraint la personne à le réaliser ainsi ? Et plutôt que d'incriminer la personne comme responsable de ce geste, il s'agit plutôt de comprendre les éléments ayant abouti à ce geste.

  • Je suis devant un ordinateur toute la journée,  j'ai le syndrome du TTB, malgré l'aménagement du fauteuil, j'ai toujours beaucoup de douleurs, est-ce que je peux demander à mon employeur un autre aménagement pour diminuer les douleurs de mon bras ?

Si vous êtes reconnu travailleur handicapé vous pouvez bénéficier d'une étude globale de votre situation de travail par un ergonome ou par le médecin du travail qui pourront questionner l'ensemble de votre situation de travail (conditions techniques, organisationnelles de votre travail notamment) et non pas seulement vous proposer un changement de fauteuil. Les TMS sont aujourd'hui reconnus comme un phénomène particulièrement complexe et pluri-factoriel. L'ensemble de la situation de travail doit être considérée pour parvenir à une transformation positive, corrective et préventive si vous n'êtes pas reconnu travailleur handicapé, le médecin du travail peut faire une première étude et alors conseiller des modifications de votre poste, voire dans certains cas lancer l'étude globale décrite précédemment.

  • Quel est le rôle d'un ergonome concernant les TMS ?

L'ergonome propose une étude globale de la situation de travail, qui dépasse bien largement la question de la configuration matérielle ou technique (du poste de travail). Elle vise à identifier les facteurs propres à l'activité de la personne pour construire un diagnostic global (les méthodologies de l'entretien, de l'analyse de l'activité sont mobilisées pour cela). Le diagnostic et surtout la description du travail doit ensuite être mise en partage et discuté auprès de l'ensemble des acteurs que sont le/la/les salarié/e/s, le responsable hiérarchique, le médecin du travail, le CHSCT (quand il existe), des services techniques, la direction, etc. visant à comprendre l'étendue des facteurs impliqués pour ensuite travailler sur la question des transformations (techniques mais aussi et surtout organisationnelles, voire et c'est très important sur des dimensions telles que la reconnaissance du travail ou les conditions d'une satisfaction au travail). Ces transformations doivent également être évaluées après leurs mises en œuvre et une veille constante doit être initiée.

  • Je me suis retrouvée deux fois en arrêt maladie ce mois ci pour des grosses contractures musculaires une au trapèze et une au muscle pectoral après les anti douleurs et les anti inflammatoires ainsi que les décontractants musculaires dès que je reprends le travail, ça me refait mal que faire ?

Il est important de procéder à l'analyse de votre situation de travail pour comprendre les facteurs impliqués dans vos douleurs et viser une transformation. Et en faisant appel aux personnes qui peuvent déclencher ce type d'étude au sein de votre entreprise, et en premier lieu vos collègues et responsables, le médecin du travail et les acteurs pluridisciplinaires de la santé au travail (ergonomes notamment), le CHSCT, vous pouvez non seulement signaler votre situation propre mais aussi déclencher une action de plus grande ampleur visant à questionner les conditions de travail de vous-même et de vos collègues et alerter votre entreprises que ce type de douleurs existent. Une action de prévention, au plus tôt est toujours préférable que de voir apparaitre dans un futur plus ou moins proche un grand nombre de cas tels que le vôtre et une mise en danger de la santé des salariés voire de l'entreprise (les conditions économiques d'un grand nombre de TMS étant particulièrement à risque pour l'entreprise, sans compter les perturbations occasionnées par les absences à cause des douleurs par exemple).

  • Vous dites que les gestes répétitifs, le stress et l'organisation du travail sont des facteurs de survenus des TMS dans l'entreprise. Il y en a d'autres ?

Oui, nous avons aujourd'hui identifié un grand nombre de facteurs, que l'on catégorise sous 4 grandes familles : les facteurs psychosociaux, la qualité ressentie du travail, et son sens (le bien fait, le beau, l'utile), la reconnaissance par les pairs et la hiérarchie, la satisfaction au travail, le sentiment d'isolement, l'organisation du travail. Les cadences, un temps de récupération insuffisant, pression des résultats, les facteurs biomécaniques. La force, la répétitivité, les postures, les amplitudes articulaires, le maintien statique, les vibrations, mais aussi les conditions climatiques comme le froid, l'équation personnelle, âge, expertise. Il ne s'agit pas de dire qu'il les faut tous mais c'est bien la combinaison de certains d'entre eux qui vont engendrer la survenue des TMS.

  • J'ai été en arrêt pour contracture musculaire mais ça me fait toujours mal quand je travaille, ça pourrait être un TMS ?

Si vous souffrez de TMS, l'opération elle seule ne peut généralement pas suffire car à la reprise de votre travail vous vous retrouvez exposer aux mêmes conditions de travail qui ont contribué à l'apparition de TMS... il s'agit donc de signaler votre cas et de demander à bénéficier d'une étude de votre situation de travail (en alertant déjà votre médecin du travail et/ou vos responsables au sein de l'entreprise). Cette étude devrait permettre après une étape d'analyse et de diagnostic de faire émerger des transformations de la situation de travail visant à améliorer vos conditions de travail

  • Je suis heureuse de voir le sujet des TMS traité dans votre émission. Mais je regrette fortement que les facteurs mis en avant dans l'apparition de ces maladies professionnelles est trop souvent renvoyée aux mauvaises postures, mauvais gestes. Les conditions de travail, citées comme l'un des facteurs d'apparition au début de l'émission, n'ont pas été davantage explicités. Et pourtant !

Je suis d'accord avec vous sur la contribution réelle de nombreux autres facteurs tels que : les facteurs psychosociaux, la qualité ressentie du travail, et son sens (le bien fait, le beau, l'utile), la reconnaissance par les pairs et la hiérarchie, la satisfaction au travail, le sentiment d'isolement, l'organisation du travail, les cadences, un temps de récupération insuffisant, pression des résultats, les facteurs biomécaniques, la force, la répétitivité, les postures, les amplitudes articulaires, le maintien statique, les vibrations, mais aussi les conditions climatiques comme le froid, l'équation personnelle, âge, expertise, il ne s'agit pas de dire qu'il les faut tous mais c'est bien la combinaison de certains d'entre eux qui vont engendrer la survenue des TMS.

  • Est-ce que les TMS se soignent et comment ?

Je ne répondrai pas du côté médical de la question mais il est évident que dans la question du traitement des TMS, la transformation réelle des situations de travail est un incontournable.

  • Vous dites qu'il faut demander de l'aide pour déclencher une étude au sein de l'entreprise, je l'ai fait auprès de l'infirmière pour avoir des conseils au sujet de l'ergonomie de mon poste de travail, j'ai également parlé au CHSCT résultat : quelques mois après licenciement suite à réorganisation du service ! J'ai trop attiré l'attention sur le fonctionnement du service ...

Cette situation est parfaitement regrettable mais il a été démontré que la transformation d'une situation de travail ne peut se faire sans le signalement en interne de la survenue de TMS. Par ailleurs, si l'entreprise ne perçoit pas la chance de ce signalement et ainsi le lancement d'actions à viser de correction et d'amélioration avant qu'il ne soit trop tard tant pour elle que pour ses salariés c'est donc qu'elle n'a pas compris l'importance d'agir. Aujourd'hui les campagnes sur les TMS dans les médias sont devenues courantes et la sensibilisation de tous est la condition sine qua non pour que plus jamais les TMS ne soient traitées autrement que comme un phénomène complexe et essentiel en termes de santé au travail, voire de santé public. Il est du ressort de tous d'en parler pour que la salarié touché ne soit pas pointé du doigt, stigmatisé voire lésé (comme vous l'avez été dites-vous) mais bien que des solutions soient cherchées puis trouvées.

  • En fait vous nous expliquez que l'on peut soigner ou soulager la personne, mais que si rien n'est fait dans l'entreprise, cela recommencera pour elle ou pour un autre ?

Tout à fait !

  • Mes douleurs aux épaules n'ont jamais cessé malgré la kiné et infiltration. Je n'ai jamais été arrêté, mon généraliste n'est pas pour, que dois-je faire ?

Signaler en interne, dans votre entreprise auprès des différents acteurs (médecin du travail, infirmier, hiérarchiques, collègues, etc.) votre inquiétude sur votre santé et permettez d'établir le lien entre santé et travail (conditions de travail). L'étude et la transformation des situations de travail étant un levier indispensable devant vous permettre de réaliser votre travail sans risque pour votre santé.

  • Actuellement en arrêt, comment faire reconnaitre les TMS (aux bras) en maladie et quels examens passer pour prouver mes douleurs à mon employeur (qui pense que je prétexte mes douleurs) ?

Contactez votre médecin du travail en premier lieu et avancez sur l'identification des facteurs de risque de survenue de TMS présents à votre poste.

  • Je suis infirmière libérale souffrant d'une tendinite à l'épaule droite et gauche depuis 2 mois quels conseils ergonomiques et médicaux pouvez-vous me donner ?

Il est très difficile pour un ergonome de répondre à cette question sans au préalable avoir procédé à une analyse de votre activité de travail. Vous pouvez peut-être contacter le service de santé au travail dont vous dépendez qui pourra vous proposer l'intervention d'un ergonome par exemple. Celui procèdera à une analyse globale de votre situation de travail et pourra avec vous déterminer quelques axes de transformation de votre situation de travail.

  • Dans quel cas un syndrome du canal carpien est-il considéré comme un TMS ?

Un syndrome du canal carpien avéré est un TMS.

 

En savoir plus

Les Troubles Musculo-Squelletiques ou TMS constituent la première cause de maladie professionnelle en France. Leur nombre augmente de plus de 15% chaque année. Tous les secteurs d'activité sont touchés. Ils représentent un grave problème de santé au travail partout dans le monde.

Au-delà de la souffrance humaine, ils sont à l’origine de déficits fonctionnels gênant l’activité professionnelle et constituent un lourd poids économique pour la société parce qu’ils sont à l’origine d’absentéisme important et donc d’une perte d’efficacité pour l’entreprise. Prévenir les risques d’accidents et de maladies liés au travail, prévoir des postes adaptés, anticiper les évolutions des capacités des travailleurs sont autant de raisons pour les entreprises de chercher à réduire les contraintes physiques du travail par une démarche de prévention collective centrée sur l’amélioration des conditions de travail.

Les risques liés à l’activité physique sont occasionnés par des efforts physiques excessifs ou répétés, dont les risques liés aux manutentions manuelles, des gestes répétitifs, des postures de travail (travail debout, accroupi, à genoux, travail sur écran), des déplacements à pied (risques de chutes ou glissades).

Leur prévention doit associer les différents services concernés, les instances représentatives du personnel et le service de santé au travail afin de repérer, évaluer et analyser ces postes à risque.

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Questions/Réponses :

  • Comment faire reconnaître les TMS ? J'ai des douleurs dorsales depuis 6 mois. Secrétaire en radiologie, je suis incomprise de mes employeurs.
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  •  Peut-on obliger son entreprise à réorganiser les postes de travail pour éviter les troubles musculo-squelettiques ?
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* Les réponses avec le Dr Patrick Houvet, chirurgien orthopédiste à l'Institut français de la chirurgie de la main

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