Des muscles de reptiles découverts dans les embryons

Les fœtus présentent pendant leur développement des muscles de reptiles au niveau des mains qui disparaissent avant la naissance. Ces muscles n’existent plus chez les mammifères depuis 250 millions d’années.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le

Quelque chose de reptilien en chacun de nous ? D’après des chercheurs français et américains spécialisés en anatomie, des muscles, hérités de lointains ancêtres et que nous partageons avec les reptiles, se développent chez l’embryon et le fœtus humain au niveau des mains. Ils publient leur étude dans la revue Development le 1er octobre 2019.

A lire aussi : La formation du visage humain d'un embryon en 30 secondes

Des muscles disparus il y a 250 millions d’années

Tout se passe lors de la formation des quatre membres, entre la 7e et la 13e semaine de développement fœtal. A ce moment du développement, ces structures, qui sont principalement musculaires, se développent au niveau de chaque doigt, puis disparaissent rapidement après. Ces structures sont en réalité des reliquats très anciens de notre évolution. Elles ont disparu chez les mammifères il y a environ 250 millions d'années, au moment où certains reptiles ont commencé à évoluer vers les mammifères.

Seul le pouce reste "opposable"

Mais à quoi servent ces muscles ? Ils permettent de bouger les doigts - et les orteils - dans presque toutes les directions. Seul l’un de ces muscles persiste chez les embryons humains : celui du pouce de la main. Et c'est peut-être ce minuscule détail qui est à l'origine de la dextérité de notre espèce, avec ce pouce "opposable", unique doigt qui s’oppose à la paume de la main et permet d’attraper des objets.

C’est cette particularité, que l’humain partage avec les autres primates, qui a conduit à la fabrication des premiers outils, à l’émergence des formes d'art et de réalisation complexes. Mais tout mystère n'est pas encore levé : il nous reste d'autres structures anatomiques héritées de nos lointains ancêtres, dont on ne saisit pas encore toute l'utilité pour nous : coccyx, dents de sagesse ou appendice, par exemple.