HHC interdit : que sont le H4CBD et le THCP, ces nouveaux dérivés du cannabis ?

De nouvelles drogues dérivées du cannabis fleurissent dans les magasins "bien-être", suite à l'interdiction du HHC. Pour l'heure, rien n'interdit ces substances. Mais sont-elles sans risque pour la santé ?

Muriel Kaiser
Muriel Kaiser
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Le H4CBD se démocratise au sein des boutiques spécialisées
Le H4CBD se démocratise au sein des boutiques spécialisées  —  Muriel Kaiser

Un mois après l'interdiction du HHC, de nouvelles drogues font déjà leur apparition dans les boutiques spécialisées. C'est le cas du H4CBD et du THCP. Le premier est une forme semi-synthétique du CBD, le second, une variante du THC présente dans la plante de cannabis. 

Pour rappel, le HHC quant à lui est une molécule de synthèse, fabriquée à partir du THC. Ses effets sont les mêmes qu’un joint de cannabis. À la clé, un sentiment de bien-être, d’euphorie et de désinhibition.

Quels sont les effets du THCP ?

Si, selon certains sites de vente, le H4CBD est "10 fois plus fort que le CBD", le THCP serait quant à lui "30 fois plus puissant que le THC".  Pour l'heure, les deux substances sont autorisées à la vente. En effet, "tant que la substance n'est pas classée, elle n'est pas interdite", détaille Xavier Laqueille, médecin psychiatrie et chef de service d'addictologie au Centre hospitalier Sainte-Anne (Paris).

Les effets du THCP sont principalement euphorisants, "c'est pour ça que les consommateurs prennent ce produit". Mais à ces effets s'ajoutent des perturbations cognitives, des manifestations somatiques, une possible baisse de tension, des nausées ainsi que des vomissements, explique le spécialiste.

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Des risques de complication

Le THCP "modifie le fonctionnement psychique" et amène à des distorsions cognitives et sensorielles. Ainsi, le consommateur peut avoir une autre perception du temps, de la lumière, des objets... 

Les risques sont plus puissants que ceux du cannabis. "C'est plus toxique", appuie Xavier Laqueille. Il peut aussi y avoir des complications comme un effet de panique - appelé bad trip - un trouble anxieux généralisé, des troubles de déréalisation ou encore "des bouffées délirantes comme le sentiment de persécution", détaille le psychiatre.

Les effets sur le cerveau sont durables. "Des études prouvent que le QI ne progresse plus chez les adolescents qui consomment du cannabis" contrairement à leurs camarades. Et le THCP possède un fort effet addictif.

Les spécialistes prudents sur le H4CBD

Concernant le H4CBD, il est censé comme le CBD ne pas avoir d'effets psychoactifs. Actuellement, "il est proposé pour ses effets sédatifs et anti-dépressifs. En réalité, cela ne vaut ni antidépresseur, ni anxiolytique", avertit Xavier Laqueille.

Pour autant, "son potentiel de nuisance n'est pas important". Il ne rend pas dépendant. Mais le médecin psychiatre se montre prudent : "pour l'instant, on n'a pas beaucoup de recul sur le produit". En effet, "tout ce qui était proposé avant, c'était du cannabis".

Le HHC, dérivé du cannabis, interdit à la vente
Le HHC interdit à la vente  —  Le Mag de la Santé - France 5