Encéphalite à tiques au Royaume-Uni : faut-il s'inquiéter ?

Alerte à l'encéphalite à tiques ! Le Royaume-Uni s'inquiète d'une hausse du nombre de cas de cette maladie virale. Peu connue, elle serait pourtant en augmentation partout en Europe.

Dr Charlotte Tourmente
Dr Charlotte Tourmente
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En France, l'encéphalite à tiques est une maladie très rare, à raison de 20 cas par an en moyenne.
En France, l'encéphalite à tiques est une maladie très rare, à raison de 20 cas par an en moyenne.  —  Shutterstock

5 000 à 13 000 cas d'encéphalite à tiques sont rapportés chaque année dans le monde. Cette infection est provoquée par un virus et sévit habituellement en Europe centrale, au nord du Japon et de la Chine. Ces dernières années, l'Europe observe une hausse du nombre de cas et le gouvernement britannique alerte le 5 avril sur l'arrivée de cette maladie au Royaume-Uni.

Elle se transmet essentiellement par les piqûres de tiques. Plus rarement, l'être humain peut être contaminé en consommant du lait cru contaminé ou d'un de ses dérivés en provenance des chèvres, des brebis et des vaches.       

Quels sont les symptômes de l'encéphalite à tiques ?

L'encéphalite à tiques est asymptomatique dans 75% des cas. Lorsqu'il y a des symptômes, ils évoluent en deux phases.   

Dans un premier temps, un syndrome grippal (fièvre, courbatures, etc) survient. Ensuite, chez 30% des malades, les troubles neurologiques apparaissent, comme des paralysies, un syndrome méningé associant maux de tête, raideur de nuque et douleur à la lumière vivre, ou une encéphalite (inflammation du cerveau). 

Les séquelles neurologiques concernent 10 à 20% des cas. Le risque de décès est de 1 à 2% en Occident.   

Le traitement est purement symptomatique, cette infection ne disposant pas de médicament antiviral efficace.

La situation au Royaume-Uni est-elle critique ?

Les autorités sanitaires britanniques se veulent très rassurantes. Elles ne comptent que trois cas probables ou confirmés depuis 2019, dont un en 2022.   

Mais le Royaume-Uni n'échappe pas à l'augmentation du nombre de cas, constatée partout ailleurs. Augmentation qui serait en partie expliquée par le changement climatique.

Même si le risque pour le grand public d'être touché est très faible, les tests en milieu hospitalier ont été modifiés afin d'accélérer la détection et la surveillance des personnes dans les zones où l'encéphalite à tiques est présente.

Et en France ?

En France, l'encéphalite à tiques est une maladie très rare, à raison de 20 cas chaque année d'après Santé publique France. La dernière alerte remonte à 2020 suite à la consommation de fromage de chèvre au lait cru.   

Cette maladie est à déclaration obligatoire, et par conséquent particulièrement surveillée. 

Comment éviter de se faire piquer ?

Comme les tiques véhiculent d'autres maladies, comme celle de Lyme, il est vivement conseillé d'adopter les mesures de prévention.    

Elles consistent à éviter les zones où les tiques sont abondantes du printemps à l'automne. Il est recommandé de se couvrir avec des vêtements longs, d'utiliser des produits répulsifs sur la peau et des insecticides sur les vêtements. Un examen soigneux en rentrant de promenade s'impose également.   

Enfin, ne pas consommer du lait cru ou ses produits dérivés est nécessaire dans les zones d'endémie.   

Les personnes travaillant en milieu forestier sont particulièrement exposées à l'encéphalite à tiques. la vaccination leur est recommandée, avec un des deux vaccins existant, Ticovac® ou Encepur®.

Sources :

· Vaccination info service
· Vidal 

Ticothèque : envoyez vos tiques !  —  Le Mag de la Santé - France 5