Foot : attention au stress pendant les matchs !

Les supporters de foot expriment un niveau de stress intense et potentiellement dangereux lorsque l’équipe qu’ils soutiennent joue. Ce stress, exacerbé en cas de défaite, pourrait même augmenter leur risque de crise cardiaque.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Foot : attention au stress pendant les matchs !
Crédits Photo : Domaine Public / pxhere

Fans de foot, vibrez-vous "trop" pour votre équipe favorite ? Des chercheurs en anthropologie, en neurosciences et en psychologie de plusieurs universités dont celle d’Oxford (Royaume-Uni) alertent sur les niveaux dangereux de stress que connaissent les supporters pendant un match de football.

Selon eux, le stress serait si intense qu’il exposerait les fans à un risque de crise cardiaque, en particulier en cas de défaite. Les chercheurs publient leurs résultats dans le journal Stress and Health le 14 janvier 2020.

Explosion du taux de cortisol

Cette étude a été menée sur des spectateurs brésiliens pendant la coupe du monde de football de 2014 qui se tenait au Brésil. Les chercheurs ont collecté la salive de 41 fans avant, pendant et après les matchs, dont la demi-finale au cours de laquelle le Brésil a été éliminé 1 à 7 par l’Allemagne. Dans chaque échantillon de salive, les scientifiques ont mesuré le taux de cortisol, une hormone fabriquée par l’organisme en cas de stress.

Résultat : le niveau de cortisol des fans a explosé pendant les matchs diffusés en direct, en particulier pendant les matchs où l’équipe supportée accusait une défaite.

Un stress accru chez les fans "fusionnels"

Plus précisément, "les fans fusionnels avec leur équipe – c’est-à-dire qui ont le fort sentiment de ne faire qu’un avec leur équipe – montraient le plus grand stress physiologique" explique la docteure Martha Newson, chercheuse à l’université d’Oxford dans un communiqué de cette institution. "Les fans qui ne sont que des supporters occasionnels éprouvent également du stress, mais de manière moins extrême" poursuit-elle. Ces taux de cortisol pourraient aussi expliquer que les spectateurs chantent, scandent des slogans et parfois même deviennent violents.

Dernier fait observé par les chercheurs, qui va à l’encontre des clichés sexistes : aucune différence de niveau de cortisol n’a été relevée entre les hommes et les femmes, tous et toutes affectés de la même manière par les matchs.

Prise de poids, faiblesse immunitaire, maladie cardiaque…

Problème : le cortisol, bien qu’essentiel pour répondre aux stress du quotidien, peut entraîner des complications sur le long terme si le corps le fabrique en excès. Il faut notamment s’attendre à un affaiblissement du système immunitaire, à une prise de poids et à une hausse de la tension artérielle avec un risque important de maladie cardiaque, rappelle l’université d’Oxford. Des recherches antérieures ont d’ailleurs déjà montré que le nombre de crises cardiaques grimpait chez les fans de foot les jours de match important.

C’est pourquoi les chercheurs conseillent aujourd’hui aux clubs de repérer les fans plus exposés aux crises cardiaques et de leur "offrir des dépistages cardiaques ou d’autres mesures de santé" visant à réduire le niveau d’hormones de stress pendant les matchs, avance la docteure Newson. Une stratégie qui pourrait même selon elle aider à "réduire les incidents de hooliganisme et de violence" souvent associés aux matchs de football.