Des parlementaires réfutent le caractère cancérogène du glyphosate

Une trentaine de députés et sénateurs français de toutes tendances politiques souligne qu'aucune étude scientifique n'affirme formellement la dangerosité de l'herbicide dans un rapport à paraître jeudi.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Le glyphosate est l'herbicide le plus utilisé au monde, via le Roundup de Monsanto.
Le glyphosate est l'herbicide le plus utilisé au monde, via le Roundup de Monsanto.

MISE A JOUR : Depuis publication de cet article, les propos de Pierre Médevielle ont été invalidés.

 

Pour Pierre Médevielle, le vif débat au sujet du glyphosate n’est qu’"une névrose française". Elu UDI pour représenter la Haute-Garonne, il fait partie des sénateurs à l’origine d’un rapport parlementaire soulignant qu’aucune étude scientifique ne prouve que le glyphosate soit formellement cancérogène. Il s’en est longuement expliqué dans une interview publiée dimanche 12 mai par La Dépêche du Midi. 

Cette enquête a été menée par l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques qui réunit une trentaine de députés et sénateurs français de toutes tendances politiques. Elle sera remise jeudi 16 mai à la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale. "Aucune étude scientifique ne prouve formellement sa cancerogénicité, ni en France, ni en Europe ni dans le monde", affirment les auteurs de ce rapport, où l’on peut également lire que "le glyphosate est moins cancérogène que la charcuterie ou la viande rouge."

L'OMS tergiverse

Interrogé sur France Inter ce lundi matin, Pierre Médevielle défend l’herbicide, affirmant : "d’autres produits utilisés en viticulture me gênent bien davantage". Il estime même que supprimer les pesticides risquerait de nous faire revenir aux grandes famines du Moyen-Age.

Du côté des opposants au glyphosate, ce rapport ne serait que la traduction d’une manipulation par les lobbyistes de Monsanto puis Bayer aujourd’hui, le groupe allemand ayant racheté la firme américaine en 2016. Interrogé sur France Info, François Veillerette, le co-fondateur et porte-parole de l'ONG Générations Futures, s’insurge contre une "contre-vérité, d'une énormité colossale au niveau scientifique", et explique que plusieurs études scientifiques montrent déjà les risques du glyphosate grâce à des tests sur des rats et des souris. 

"Il y a un certain nombre de cancers qui sont pointés, qui touchent les reins, le sang […] C'est plus fréquent chez les animaux qui sont les plus exposés à l'herbicide". Il précise enfin que cette étude a même "été intégrée dans le rapport d'évaluation au niveau européen".  

Le discours prémâché de Monsanto 

Sur RTL, José Bové assure que "les parlementaires ont repris le discours prémâché de Monsanto et la façon dont ils analysent les études scientifiques (..) "Ils oublient que le glyphosate ne s'analyse pas seul, mais avec ses adjuvants" et "c'est ce cocktail qui en fait sa dangerosité".

Ce rapport ravive donc une fois de plus le débat au sujet de cet herbicide, après les révélations il y a quelques jours sur un fichage de 200 personnes, politiques, scientifiques et journalistes, concernant leurs positions sur les pesticides. Un fichage pour lequel le groupe Bayer a présenté ses excuses dimanche 12 mai.

Le glyphosate est le désherbant le plus utilisé au monde. Il a été ré-autorisé pour une durée de 5 ans en novembre 2017 par l'Union européenne. Le Centre International de Recherche contre le Cancer (CIRC), créé par l'OMS et basé à Lyon le classe comme cancérogène probable.

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