Australie : un milliard d'animaux pourraient avoir péri dans les incendies

L’Australie connaît depuis le mois de septembre des incendies qui dévastent tout sur leur passage. Vingt-neuf personnes ont péri, plus de 2 000 maisons ont été détruites et les médias rapportent qu'un milliard d'animaux pourraient avoir été tués. 

Farah Kesri
Rédigé le , mis à jour le

Un milliard d'animaux victimes des incendies ? Ce chiffre a été calculé grâce à des estimations par rapport à la superficie qui a brûlé.

Pour avoir une idée de l'ampleur des incendies, une carte regroupe tous les feux qui ont eu lieux rien que le mois dernier. Certains ne sont pas encore éteints malgré les pluies. D'après les spécialistes, ce sont plus de 10 millions d'hectares qui sont partis en fumée en 4 mois d’incendies. C'est plus que la superficie du Portugal, et plus de seize fois la taille moyenne d’un département français.

Ce chiffre sidérant de un milliard d'animaux morts a été calculé par Chris Dickman chercheur à l'université de Sydney. Au départ il avait estimé à 480 millions, le nombre d’animaux morts dans les incendies, puis il l'a réévalué à mesure que les feux se sont propagés. Ce chiffre a été calculé à partir du nombre théorique d’animaux vivant dans un mètre carré d’habitat, toutes espèces confondues.  

Un pays qui compte des espèces uniques au monde

Le gouvernement australien a publié le 20 janvier dernier, une liste préliminaire des espèces dont l'habitat a été réduit par les incendies :
 

​80% des mammifères menacés sont des espèces endémiques d'Australie. Parmi elles : le koala, le kangourou et le wombat. Tout le monde a vu les images qui ont tourné sur les réseaux sociaux et les chaînes infos : on y voit des koalas hagards, les pattes et la fourrure brûlée, des kangourous qui fuient par centaines, des corps calcinés dans un décor lunaire de cendres. 

Chaque jour, des animaux sont récupérés dans des couvertures par des rangers et l'armée qui patrouillent à la recherche de survivants mais aussi par les habitants. Une femme a sauvé un koala des feux. Malheureusement il a dû être euthanasié à l'hôpital des koalas de Port Macquarie. Il n’y a pas que les brûlures, la fumée et les chaleurs détruisent leurs organes.

Combien de koalas sont réellement morts ?  

Avant les incendies, c’était déjà une espèce en danger du fait de la réduction de son habitat mais aussi en raison de la chlamydiose, une maladie qui tue les koalas. La chlamydia a été introduite par les animaux domestiques des premiers européens. Les koalas de Kangourou Island étaient les seuls à être indemnes de cette maladie, ils étaient en quelque sorte l’assurance vie de l’espèce.

Malheureusement, les incendies ont été extrêmement violents sur cette île et leur habitat a été réduit de 80%. Les koalas ne boivent pas, ils se contentent de l’humidité contenue dans les feuilles. Mais avec les incendies, plus d’eucalyptus, ils sont obligés de descendre au sol pour chercher de l’eau. Cela les expose aux brûlures, aux fumées, aux accidents de voiture et aux attaques de carnivores. L'île comptait 46 000 koalas, elle n'en abrite plus que 9 000. 

Des espèces d’ores et déjà totalement disparues

Les observateurs estiment qu'entre 20 et 100 espèces en voie d'extinction pourraient avoir totalement disparu dans les flammes. Parmi elles, le Potoroo à longs pieds, un petit marsupial qui ressemble à un cochon d’Inde avec un nez pointu. Il vivait dans des régions très spécifiques du sud-est australien, la répartition de son habitat est assez limitée.

Habituellement, c’est une espèce intéressante qui s’est bien adaptée aux feux de brousse car quand tout a brûlé, elle se nourrit des champignons qui poussent sur les racines brûlées, puis ses excréments fertilisent la terre brûlée pour que la végétation reprenne.

Or, les incendies ont été particulièrement intenses dans sa zone de vie et il y très peu de chance que l’espèce ait survécu et ce n’est pas la seule espèce disparue. La triste liste s’établira dans les mois qui viennent avec d'autres dégâts puisque les débris et les cendres sont en train de tomber dans l’océan.