Animaux : la transmission des émotions

Nos émotions se transmettent aux autres, c'est ce qu'on appelle la "contagion émotionnelle". Mais les émotions peuvent aussi se transmettre entre l’Homme et l’animal. Et l’exemple clé, c’est le chien. Le professeur Christophe Haag nous explique tout sur la "contagion manimale".

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

On en a tous fait l’expérience et les études le confirment scientifiquement : le chien ressent et exprime, de la joie, de la souffrance, de la colère, de l'étonnement, de la terreur et même de la jalousie. Le meilleur ami de l’Homme semble aussi capable de faire la distinction entre différentes émotions, comme la joie ou la colère, exprimées sur un visage humain.

Un chien déchiffre très rapidement votre humeur à partir des expressions de votre visage et des intonations de votre voix : le cerveau du canidé est en effet « câblé » pour intégrer deux sources d'informations sensorielles différentes (le son et l'image) émanant de l'humain, et d'aboutir, au bout d'un processus d'évaluation et de comparaison, à une perception, un diagnostic précis de nos émotions.

Des animaux doués d’empathie

L'empathie n’est pas propre au genre humain. Des chercheurs ont ainsi mesuré une hausse significative du niveau de cortisol (l'hormone du stress) chez des chiens qui entendaient pleurer un bébé humain, qu’ils ont alors envie de consoler ou de protéger naturellement. Une poule, à défaut d'avoir des dents, serait aussi pourvue d’empathie. Comme les perruches ondulées d’ailleurs.

Les souris et les rats, dont les circuits cérébraux des émotions sont proches des nôtres, font preuve d'altruisme et sont sensibles à la détresse.
Les cétacés viennent au secours d'un des leurs blessé lorsqu'il a des difficultés à retourner à la surface pour respirer. De nombreux cas d'orques et de dauphins transportant leurs petits prématurément morts pendant une semaine ou plus après le drame dénotent l'incroyable attachement affectif dont ils font preuve.

Nos cousins les singes refuseraient d'activer un mécanisme automatique leur fournissant de la nourriture dès lors qu'ils réalisent qu'en le faisant, des chocs électriques sont administrés à leurs congénères : ils seraient même capables de faire la grève de la faim plusieurs jours.