Allergies : trois questions sur les antihistaminiques

Les antihistaminiques sont prescrits dans le traitement de l'allergie. Leur indication est soit ponctuelle, au moment des pollens, soit toute l'année lorsque les symptômes d'allergie persistent. Que faut-il savoir sur les antihistaminiques ? Les réponses d'un allergologue.

Dr Charlotte Tourmente
Dr Charlotte Tourmente
Rédigé le , mis à jour le
Comprendre les mécanismes de l'allergie
Comprendre les mécanismes de l'allergie  —  Le Mag de la Santé - France 5


Si une allergie aux pollens est traitée habituellement par un antihistaminique de façon ponctuelle, durant quelques mois, une prise en charge au long cours s'avère parfois nécessaire.   

Est-ce risqué de prendre un antihistaminique en continu ?

"Un patient peut en avoir besoin toute l'année, notamment si l'allergie aux pollens est associée à une allergie aux acariens ou aux poils de chat alors que l'on a un chat", confirme la Dre Claudie Mouton, allergologue. "C'est tout à fait possible et vraiment pas gênant car il n'y a pratiquement pas d'effets secondaires, notamment avec les antihistaminiques de deuxième génération. Malgré tout, certains patients estiment qu'ils ont malgré tout une somnolence avec certaines molécules, comme la cétirizine. Comme l'allergie est une maladie très fatigante, on ne sait pas si c'est l'allergie ou le traitement ?", poursuit l'allergologue. 

Au-delà de la durée de la prise, c'est l'importance de la dose qui conditionne les effets secondaires : plus elle est élevée, plus le risque d'effets indésirables est grand.    

Une prise à long terme peut-elle diminuer l'efficacité de l'antihistaminique ?

"Ce n'est pas le corps qui s'habitue mais l'allergie qui peut évoluer. Elle peut nécessiter une augmentation de dose si les symptômes ne sont plus soulagés. Si avec 2 ou 3 comprimés d'antihistaminique, on est toujours gêné, c'est que la thérapeutique n'est pas adaptée".

Selon la spécialiste, si un antihistaminique ne suffit pas à soulager une rhinite allergique, on peut l'associer à un corticoïde nasal (en spray) ou encore plus efficace, à une association de corticoïde et d'antihistaminique en spray, à raison d'une à 2 fois par jour.   

"Si cela ne fonctionne pas, on peut prescrire une biothérapie, famille de médicaments qui a révolutionné la prise en charge des allergies", s'exclame la Dre Mouton. "Elle est aussi utilisée dans l'asthme allergique, l'urticaire chronique ou encore la dermatite atopique".

Peut-on prendre un antihistaminique lorsque l'on est enceinte ?

"On prescrit des antihistaminiques très régulièrement chez les femmes enceintes", confirme la Dre Mouton. "Il y a de nombreuses études sérieuses montrant l'absence d'effet sur la grossesse. J'ai vu un certain nombre de patientes être enceintes alors qu'elles prenaient des antihistaminiques, leur grossesse s'est passée sans problème."   

Le Centre sur les agents tératogènes précise en effet que les antihistaminiques dits H1, sont autorisés quel que soit le terme de la grossesse. Ils peuvent être aussi pris si la femme allaite. Les collyres anti-allergiques le sont également.