Vous détestez les choux ? Et si c'était dans vos gènes ?

L’aversion pour certains légumes verts pourrait s’expliquer par la sensibilité génétique à l’amertume. Une théorie à prendre en compte dans les recommandations nutritionnelles.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Vous détestez les choux ? Et si c'était dans vos gènes ?
Crédits Photo : Creative Commons / Flickr - Gina

Les légumes vous dégoûtent ? Et si l’origine de cette aversion venait de vos gènes ? C’est la thèse que soutiennent des chercheurs de l’université du Kentucky, aux États-Unis. A l’occasion du congrès de l’American Heart Association qui se tient à Philadelphie ce mois de novembre, ces scientifiques présentent des recherches selon lesquelles la génétique affecterait le goût et donc les choix de nourriture.

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Versions de gène et amertume

Plus précisément, le gène impliqué serait le gène appelé TAS2R38, dont chaque personne hérite en deux copies. Ce gène permet de fabriquer une protéine utilisée comme récepteur gustatif au niveau de la langue.
Selon les chercheurs, les personnes qui reçoivent deux copies du gène d’une forme particulière appelée "AVI" ne sont pas sensibles à l’amertume. Celles qui possèdent une version "AVI" et une version d’une autre forme appelée "PAV" perçoivent l’amertume, mais pas autant que celles qui ont deux copies "PAV".
Ces dernières trouvent que certains aliments, "comme les brocolis, les choux de Bruxelles ou le chou", sont particulièrement amers et éprouvent donc des difficultés à les consommer, note la docteure Jennifer Smith, chercheuse à la tête des travaux, dans un communiqué de l’American Heart Association.

"Goûter à ce composé ruine votre journée"

Ces théories sont validées par les scientifiques, qui ont recruté 175 personnes. Ils ont observé que les personnes possédant deux copies "PAV" du gène en question ne consommaient que de petites quantités de légumes verts. "Nous parlons ici d’un niveau d’amertume tel que goûter à ce type de composé ruine votre journée" poursuit la scientifique.

Prendre en considération le goût dans les recommandations nutritionnelles

Ce sont ces mêmes gènes qui pourraient être impliqués dans l’aversion pour le chocolat noir, le café voire même la bière, selon la docteure Smith.
Mais d’un point de vue nutritionnel, il est plus dommageable d’éprouver du dégoût pour les légumes que pour la bière. Les personnes qui ont deux copies "PAV" du gène TAS2R38 auraient donc du mal à suivre des recommandations nutritionnelles saines. "Vous devez prendre en considération le goût des aliments si vous voulez vraiment que vos patients suivent les directives nutritionnelles" conseille donc la docteure Jennifer Smith à ses collègues médecins et nutritionnistes.