Régimes : inefficaces et nocifs selon un rapport

Les régimes amaigrissants sont au mieux parfaitement inefficaces, au pire dangereux pour la santé, c’est ce qui ressort d’un rapport de l’Agence de sécurité sanitaire alimentation, environnement et travail (Anses) publié jeudi 25 novembre 2010. Toutes les explications en images.

Maroussia Renard
Rédigé le , mis à jour le

HALTE AUX RÉGIMES

Les régimes amaigrissants, qu'ils soient riches en protéines comme les régimes "Dukan" ou "Fricker" ou pauvres en glucides comme les régimes "Atkins" ou "Cohen", sont très loin d'être sans risques, selon l'Agence de sécurité sanitaire alimentation, environnement et travail (Anses), dans un rapport publié le 25 novembre 2010.

Sur la base d'expertises scientifiques, l'agence a passé au crible 15 régimes : "Atkins", "californien", "citron détox", "chrononutrition", "Cohen", "Dukan", "Fricker", "Mayo", "Montignac", "régime de la soupe au chou", "Weight Watchers"...

Dans son rapport, elle évalue les déséquilibres - importants - qu'ils entraînent en macronutriments (lipides, glucides, protéines), en vitamines et en minéraux.

Ainsi, pour plus de 80 % des régimes, les apports en protéines sont supérieurs aux Apports Nutritionnels Conseillés (ANC), voire très supérieurs comme dans les régimes "Dukan", et peuvent entraîner des carences en calcium, ou en vitamines C et D. Plusieurs proposent des apports lipidiques supérieurs à la fourchette haute des ANC. Les apports en fibres sont dans trois régimes sur quatre inférieurs aux ANC, voire parfois près de dix fois moindres, comme dans les deux premières phases des régimes "Dukan".

Les régimes amaigrissants tels que les célèbres régimes "Dukan", "Cohen", "Montignac" ou "Weight Watchers" pourraient provoquer une réduction de la masse osseuse, ainsi qu'une hausse du risque de fracture et de calculs biliaires.

A ce titre, l'Anses rappelle qu'il est important d'avoir une alimentation équilibrée et diversifiée, insistant sur le fait que les personnes en surpoids ou obèses doivent bénéficier d'une prise en charge par un professionnel de santé.

 

QUELQUES CONSEILS POUR UNE ALIMENTATION EQUILIBRÉE

Le corps est le contraire d'une voiture

Une automobile est un grand réservoir que vous remplissez et qui vous permet de rouler jusqu'à ce qu'il soit vide. Le corps est une multitude de petits réservoirs. Et quoique vous fassiez, vous devez les remplir régulièrement, au maximum toutes les cinq à six heures.

Un repas équilibré est un repas qui comprend cinq familles d'aliments différents en quantités raisonnables :

  • légumes (cuits ou crus) pour les fibres, les vitamines, les oligo-éléments et l'eau ;
  • viande, poisson, œuf ou produit laitier pour les protéines ;
  • pâtes, riz, pain ou pommes de terre pour les glucides sous forme de sucres lents ;
  • huile ou beurre pour les lipides et surtout les graisses insaturées ;
  • fruits pour les fibres, les vitamines et l'eau.

Tout cela, bien sûr, doit être accompagné d'eau pour compléter votre alimentation équilibrée.

Une bonne alimentation s'équilibre dans le temps

De manière à prendre en compte les contraintes d'une vie active et mouvementée - ce que ne font pas les régimes imposés par la presse - et à correspondre à des repas de plus en plus "mono-plat", il faut penser à équilibrer son alimentation sur plusieurs repas, voire plusieurs jours. Exemple type : lorsque le repas de midi est trop gras et trop riche, il faut alléger le repas du soir avec une simple soupe de légumes ou la suppression du pain et du dessert, de manière à avoir sur la journée un semblant d'équilibre.

L'idéal est même de pouvoir fonctionner sur toute la semaine de manière à pouvoir équilibrer entre viandes et poissons, et de compenser les jours faibles en fruits et légumes ou en laitages.

Pas d'aliments amis ou ennemis : que des alliés de circonstance

Il ne faut pas écouter les fausses idées reçues comme "les pâtes ne font pas grossir", "les barres chocolatées, c'est très mauvais", "le steak autant que je veux tant que ce n'est pas avec des frites", "il faut toujours finir un repas avec un produit laitier"... En effet, tous les aliments présentent des avantages et des inconvénients selon la façon et surtout les quantités consommées.

Les pâtes sont des sucres lents qui, en trop grandes quantités par rapport à l'effort à fournir, se stockent dans le corps. Les barres chocolatées ou boissons sucrées absorbées peu de temps avant un effort physique violent vont aller nourrir le muscle et éviter, éventuellement, une hypoglycémie.

Le corps ne peut assimiler qu'une quantité limitée de protéines par jour, il n'est donc pas nécessaire d'en manger beaucoup à chaque repas ; d'ailleurs, une prise de viande quotidienne est suffisante.

Prendre des produits laitiers dans un repas comportant déjà une prise de protéine (viande, poisson ou œuf) est inutile.

L'éloge de la lenteur

L'information entre le ventre et le cerveau est lente à circuler, ce qui veut dire notamment que au moment où votre estomac est rassasié, votre cerveau émet encore l'information de manque. Ce qui généralement pousse à toujours manger plus que nécessaire. Il faut donc ne pas avoir peur de finir un repas en ayant la sensation de toujours avoir faim, celle-ci disparaîtra peu de temps après ou alors, il faut manger très lentement pour donner le temps à l'information de circuler du ventre jusqu'au cerveau.

 

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