Une course pour changer le regard sur le handicap au travail

Aujourd'hui, vendredi 25 mai 2012, est donné le départ du premier raid Handi'valid destiné aux entreprises. Baptisée Free Handi'se Trophy, cette course a la particularité de rassembler des travailleurs valides et handicapés. Une aventure de huit jours qui doit permettre de faire évoluer les mentalités sur le travail des personnes handicapées...

Nicolas Gehin
Rédigé le
Une course pour changer le regard sur le handicap au travail
Les VRAI sont les vélos de raid adaptés et indispensables des participants.
Les VRAI sont les vélos de raid adaptés et indispensables des participants.

Près de 800 kilomètres de parcours, deux moyens de locomotion (sur route en cyclo-tandem et sur eau en canoë). Durant huit jours (arrivée prévue le 2 juin 2012), 40 entreprises vont s'affronter dans un raid sportif inédit. De Lyon à Bordeaux, en passant par Saint-Etienne, le Puy-en-Velay ou encore Bergerac, les participants valides et handicapés vont devoir faire preuve de cohésion et se surpasser pour relever le défi qui les attend.

Mais bien plus que la performance sportive, cette course a pour objectif de sensibiliser sur le travail et la place des handicapés au sein de l'entreprise. Valides et handicapés réunis dans la même équipe, solidaires dans l'effort et à la recherche de performance… l'image est belle. Mais au sein des entreprises la réalité est parfois tout autre. C'est la raison pour laquelle cette course doit faire évoluer les mentalités et permettre aux entreprises d'engager et de relancer des actions fortes en faveur du handicap.

Faire évoluer les mentalités

Les participants handicapés sont d'ailleurs extrêmement motivés pour participer à ce premier Free Handi'se Trophy. Par équipe de quatre (deux valides, deux handicapés), ils entendent bien prouver que les personnes en situation de handicap sont des collaborateurs à part entière. Ils souhaitent également montrer que l'association des talents des personnes valides avec ceux des personnes handicapées peut être source de performance.

Serge Delestan, membre de l'équipe Logica et atteint d'un handicap psychique, n'a pas attendu une seule seconde pour donner son accord. Pour lui, participer à cette "aventure humaine et sportive" est l'occasion rêvée pour "tester ses limites mentales et physiques" mais surtout pour "témoigner de son handicap et faire avancer les choses". S'il admet avoir rencontré quelques difficultés professionnelles au début, Serge Delestan est très reconnaissant vis-à-vis de son entreprise qui a adapté son poste en fonction de son handicap.

Même son de cloche pour Ludovic Michel, handicapé à plus de 80 % et membre de l'équipe ERDF. Cet agent d'exploitation d'électricité au Puy-en-Velay, de 34 ans a réalisé des progrès fulgurants depuis son arrivée dans l'entreprise alors qu'il parlait et marchait peu. "J'ai été écouté, entendu par les managers qui sont sensibilisés au handicap", reconnaît-il. "On a bien aménagé mon poste, et j'ai reçu de nombreux encouragements de mon manager". Des encouragements qui lui ont donné confiance au point de devenir autonome et d'avoir envie d'évoluer au sein de son entreprise. Sa participation au raid lui offre ainsi la possibilité "de témoigner qu'on peut embaucher et intégrer des personnes handicapées dans une équipe". Il souhaite également faire passer un message aux personnes en situation de handicap afin "qu'elles s'intègrent dans leurs entreprises et qu'elles participent à des loisirs". Faire évoluer les mentalités, un leitmotiv récurrent pour de nombreux participants.

Un staff médical à disposition

Pour pallier à tout pépin physique, un staff médical suivra les participants handicapés… et valides durant le raid. Franck Chaboud, le kinésithérapeute de la course, s'attend à être sollicité : "Pour de nombreux concurrents, ce raid est une grande première. Ils ne sont pas tous de grands sportifs donc sur la durée, je pense que l'on verra pratiquement tous les participants."

Pour faciliter la récupération entre les étapes, Franck Chaboud envisage d'organiser chaque soir une séance de stretching. Si les problèmes physiques majeurs seront pris en charge par Europ Assistance, le kiné devra faire face aux troubles musculo-tendineux, aux tendinites ou encore aux douleurs des épaules et du cou (notamment pour les personnes paraplégiques) inhérents à ce genre de compétition. Franck Chaboud se dit toutefois prêt à s'adapter en fonction des faiblesses de chacun qui apparaîtront au fur et à mesure des étapes. "Les besoins de chacun vont se dévoiler petit à petit", ajoute-t-il avant de se déclarer : "ravi de participer à cette aventure extraordinaire qui doit permettre de faire évoluer les choses."

 

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