Prothèses PIP : un deuxième décès signalé, une première information judiciaire

Une première information judiciaire pour homicide volontaire a été ouverte à Marseille, après le décès en 2010 d’une femme ayant porté des implants PIP. Selon le procureur, le lien entre les prothèses défectueuses et le cancer de la victime est "une présomption" à confirmer.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Prothèses PIP : un deuxième décès signalé, une première information judiciaire

C'est la première information judiciaire ouverte, dans cette affaire à rebondissements. Et le second décès signalé d'une femme ayant porté des implants mammaires PIP (Poly Implant Prothèse), dont la mère vient de déposer plainte.

Pourtant, selon le procureur, le lien entre le cancer de cette femme décédée en 2010 dans le Gers et les prothèses défectueuses reste "une présomption qui devra être confortée ou infirmée par l'instruction".

L'information est ouverte contre X pour "homicide involontaire par violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de sécurité et de prudence". Pour ce chef de poursuite, une peine de 5 ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende sont prévus.

Signalons en parallèle que l'Afssaps a publié, jeudi 8 décembre 2011, un communiqué recommandant "un renforcement des recommandations concernant les prothèses mammaires PIP". L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé réagissait à un cas de cancer du sein (adénocarcinome) déclaré chez une patiente portant des prothèses PIP depuis plusieurs années. L'Afssaps précise que "toute rupture, suspicion de rupture ou suintement d'une prothèse doit conduire à son explantation", et même qu'une "explantation préventive de cette prothèse, même sans signe clinique de détérioration de l'implant doit être discutée".

Un numéro vert est toujours en place pour répondre aux interrogations sur ce sujet : 0800 636 636.

Le 23 novembre 2011, Edwige Ligonèche, porteuse de prothèses PIP, décédait à Marseille d'un lymphome. La plainte concernant son cas n'a, elle, "pas été formellement reçue", selon le procureur Jacques Dallest.

Jusqu'à présent, 2 172 plaintes de femmes ayant reçu des prothèses PIP ont été enregistrées. Rappelons également que 80 % des prothèses fabriquées par l'entreprise varoise PIP étaient exportées à l'étranger.

 

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