Prématurés : risques psychiatriques augmentés ?

Les grands prématurés auraient plus de risques de développer des troubles psychiatriques que les enfants nés à terme, selon une étude menée par le King's College de Londres et le Karolinska Institutet de Stockholm, publiée dans Archives of General Psychiatry.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le
Prématurés : risques psychiatriques augmentés ?

Ces conclusions résultent de l'observation de 1,3 million de naissances en Suède, de 1973 à 1985. Parmi elles, environ 10 000 personnes ont été admises à l'hôpital pour des troubles psychiatriques avant 2002.

Les chercheurs ont comparé la survenue de ces troubles chez les personnes nées à terme, c'est-à-dire après 37 à 41 semaines de grossesse, et les personnes nées prématurément. Il en ressort que les sujets nés avant 32 semaines de grossesse, sont 7,4 fois plus susceptibles d'avoir des troubles bipolaires, 2,9 fois plus sujets à la dépression et 2,5 fois plus exposés aux épisodes psychotiques que les personnes nées à terme.

"Le système nerveux immature de ces enfants est particulièrement vulnérable aux lésions cérébrales résultant de complications à la naissance", explique le Pr. Christina Hultman du Karolinska Institutet, qui a dirigé la partie suédoise de l'étude.

Le but de l'étude n'est pas d'effrayer les parents d'enfants prématurés, car dans la majorité des cas, les bébés grandissent normalement et ne développent aucun trouble psychiatrique. Ces observations pourront toutefois permettre de sensibiliser les familles aux problèmes que peut entraîner la grande prématurité. De cette façon, leur sera plus facile de repérer les indices témoignant d'un éventuel trouble.

Néanmoins, même si les risques sont avérés, ces conclusions sont nuancées par le fait que ces personnes sont nées il y a presque 40 ans et que les techniques de prise en charge des enfants prématurés ont beaucoup évolué depuis. Le refroidissement du cerveau, ainsi que l'amélioration des techniques de ventilation, permettent aujourd'hui de limiter les problèmes liés à une mauvaise oxygénation du cerveau.

Source : "Preterm Birth and Psychiatric Disorders in Young Adult Life", juin 2012, Archives of general psychiatry. Doi:10.1001/archgenpsychiatry.2011.1374

En savoir plus