Burn-out : vers une meilleure prévention

Plus de trois millions d'actifs seraient susceptibles d'être victimes d'un burn-out en France, selon une étude publiée au mois de janvier dernier. Une sonnette d'alarme entendue par le gouvernement qui demande aujourd'hui à des experts de réfléchir à la prévention de ce syndrome d'épuisement professionnel.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Burn-out : vers une meilleure prévention

Ces dernières années, le monde du travail a connu de nombreuses mutations. Les tâches se sont complexifiées. Les temps de pause se sont réduits. Le travail s'est individualisé. Pour ne pas perdre leur emploi, les salariés acceptent de travailler dans des conditions difficiles. Ces accumulations fragilisent les salariés et peuvent les conduire au burn-out. Le gouvernement a décidé de prendre en main ce problème qui menace des millions d'actifs.

Aucun secteur professionnel n'est épargné

Le ministère du Travail a réuni, mercredi 26 mars 2014, un groupe composé de médecins et psychologues du travail, d'experts de l'Institut national de recherche et de sécurité au travail (INRS) et d'experts de l'Agence nationale pour l'amélioration des conditions de travail (Anact). À l'issue de leurs travaux, les experts publieront "des recommandations pour mieux prévenir ce syndrome, à l'été 2014".

Selon l'étude du cabinet Technologia, publiée en janvier 2014, le risque de burn-out est particulièrement élevé chez les agriculteurs (23,5%), devant les artisans, commerçants et chefs d'entreprise (19,7%) et les cadres (19%). Viennent ensuite les ouvriers (13,2%), les professions intermédiaires (9,8%) et les employés (6,8%).

Un accompagnement psychologique indispensable

"Dans le burn-out, il y a un surmenage. Il y a toute une multiplication de tâches que l'on ne peut pas faire car les conditions ne sont pas réalisables, nouveaux logiciels, nouvelles technologies, situation très conflictuelle dans le travail... Cela amène à une situation de surmenage, comme si on essayait de surnager dans un milieu hostile", explique le Dr Dominique Servant, psychiatre et psychothérapeute, consultation stress et anxiété à l'hôpital Fontan, CHU de Lille.

Cet état d'épuisement physique, mental et psychique se manifeste par des "douleurs multiples, des maux de ventre, des palpitations, des troubles du sommeil", ajoute le spécialiste. On passe son temps à ruminer, à se questionner, avec une perte totale de confiance en soi et des angoisses au travail. Le salarié est alors en souffrance dans son univers professionnel et peut basculer dans la dépression à tout moment. Une "aide psychiatrique, psychologique, avec un psychothérapeute est nécessaire", explique le Dr Dominique Servant. Cette prise en charge s'accompagne d'une longue période de repos. Le médecin prescrit alors un arrêt maladie.

Des solutions pour un retour en toute sérénité

"Après un arrêt de travail pour un burn-out, la reprise du travail est effectivement problématique. Il est clair qu'une personne qui a été en arrêt pendant une période aussi longue ne peut pas reprendre dans les mêmes conditions et il faut qu'il y ait également une réflexion au sein du service, au sein de l'entreprise...", explique le Dr Dominique Servant.

Pour faciliter le retour dans la vie de l'entreprise, le salarié peut bénéficier d'un temps de travail aménagé, un mi-temps thérapeutique. Il s'agit d'une reprise de l'activité professionnelle pour motif thérapeutique afin que le salarié puisse se réinsérer progressivement. Toutefois, le burn-out n'est pas reconnu comme une maladie professionnelle par la Sécurité sociale. Et le groupe d'expert composé par le ministère du Travail "n'a pas vocation à traiter des questions de reconnaissance et de réparation".

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