''Zizi sexuel'', une expo pour parler de sexualité aux enfants

Elle est de retour à Paris. Après une tournée en Europe et dans toute la France, l'exposition le "Zizi sexuel" revient jusqu'au 2 août 2015 à la Cité des sciences. À travers le personnage de Titeuf, de la célèbre bande dessinée de Zep, la sexualité est expliquée aux pré-adolescents de 9 à 14 ans. Les enfants peuvent trouver les réponses aux grandes questions que sont : comment fait-on l'amour ? C'est quoi être amoureux ? Qu'est-ce que la puberté ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Difficile de parler de sexualité. La plupart du temps, on ne le nomme même pas. Pourtant, il est impossible d'en faire l'impasse. Le sexe fait partie des apprentissages de la vie. "L'amour humain est quelque chose qui s'apprend. Le désir est naturel, l'envie d'aller vers l'autre également… Mais la manière de trouver le plaisir, de cultiver l'art du plaisir, n'est absolument pas naturelle, c'est un apprentissage. Il est important d'avoir une éducation à la sexualité, sinon les enfants sont livrés à eux-mêmes et risquent de faire n'importe quoi avec leur corps ou le corps de l'autre", explique le Dr Stéphane Clerget, pédopsychiatre.

À 9 ans, l'amour c'est dégoûtant. Mais l'affirmation peut changer à la puberté. Avec les premiers poils, le corps qui change, vient le temps des premiers désirs et des grandes questions. Et il faut y répondre sans atteindre la pudeur des enfants.

Mais alors qu'en 2007, l'approche ludique faisait consensus, aujourd'hui une association de parents et d'enseignants conservatrice s'oppose à l'exposition "Zizi sexuel". Et la pétition de SOS éducation a déjà recueilli plus de 45.000 signatures. Élise Devieilhe, sociologue, souligne au contraire le contenu traditionnel de l'exposition. Sous des dehors ludiques et progressistes, plusieurs textes et illustrations de Zizi sexuel véhiculent selon elle des normes conservatrices en matière de genre et de sexualité : "Que les personnes hostiles à cette exposition se rassurent, indique avec ironie la sociologue, la vision de la sexualité et des différences garçons-filles véhiculées dans cette exposition restent traditionnelles. On insiste sur le fait que les garçons sont plus intéressés par le sexe que les filles, que les filles sont plus romantiques que les garçons… Et on ne parle que d'hétérosexualité. On n'aborde pas du tout la question de l'homosexualité. Cela reste donc très traditionnel dans les représentations".

Conservatrice pour les libéraux, et libérale pour les conservateurs, l'éducation sexuelle a toujours de quoi déplaire. Et les enfants dans tout ça ? Derrière les sourires gênés, ils se feront leur propre idée. Et pour les plus jeunes, il restera toujours l'histoire de la petite graine.

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