Voici quels vaccins anti-Covid augmentent le risque de syndrome de Guillain-Barré

Certains vaccins utilisés pour lutter contre l’épidémie de Covid-19 augmentent le risque de développer un syndrome de Guillain-Barré. Mais ce risque reste beaucoup plus élevé en cas d'infection au coronavirus.

Mathis Thomas avec AFP
Rédigé le , mis à jour le
la vaccination par AstraZeneca et Janssen est associée à un risque plus que doublé de développer un syndrome de Guillain-Barré
la vaccination par AstraZeneca et Janssen est associée à un risque plus que doublé de développer un syndrome de Guillain-Barré  —  Shutterstock

Les vaccins anti-Covid sont-ils associés à un risque plus élevé de syndrome de Guillain-Barré ? Selon une étude relayée mercredi 11 octobre par les autorités sanitaires françaises, certains d’entre eux augmentent bien le risque de développer cette maladie auto-immune rare, qui entraîne une paralysie progressive du corps. Mais ce n’est pas le cas du vaccin anti-Covid de Pfizer, désormais presque exclusivement utilisé en France.

"Les vaccins à ARN messager n'augmentent pas le risque de syndrome de Guillain-Barré, à la différence des vaccins à vecteur adénoviral", ont annoncé dans un communiqué commun l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) et l'Assurance maladie.

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Séquelles neurologies graves

Sous leur égide, des chercheurs ont réalisé une étude publiée début octobre dans la revue Neurology et qui atteste que la vaccination par ARN messager, qui comprend les vaccins Moderna et Pfizer, n'est pas associée à un risque de syndrome de Guillain-Barré.

"Le syndrome de Guillain-Barré est une maladie rare dans laquelle le système immunitaire attaque les nerfs périphériques, ce qui peut entraîner des douleurs, un engourdissement, une faiblesse musculaire, ou des difficultés à marcher", rappellent les agences. "Dans de rares cas, la maladie peut entraîner des séquelles neurologiques graves, une insuffisance respiratoire et conduire au décès."

AstraZeneca et Janssen pointés du doigt

Des cas isolés de ce syndrome avaient été associés au fait d'avoir été vacciné par des vaccins AstraZeneca et Janssen, dits à adénovirus et utilisés un temps dans les campagnes françaises de vaccination avant d'être abandonnés au profit de ceux à ARN messager, soit Moderna et Pfizer.

L'étude relayée mercredi a cherché à évaluer ce risque en comparant, de manière rétrospective, la situation vaccinale des quelque 2 000 personnes hospitalisées pour ce syndrome entre fin 2020 et début 2022.

Il en ressort que la vaccination par AstraZeneca et Janssen est effectivement associée à un risque plus que doublé de développer un syndrome de Guillain-Barré. Les chercheurs rappellent toutefois que ce risque est nettement plus élevé en cas d'infection au coronavirus.

Les vaccins à ARN messager moins concernés

En revanche, "il n'y avait pas d'augmentation statistiquement significative du risque de syndrome de Guillain-Barré après l'administration de vaccins à ARN messager", conclut l'étude.

"C'est rassurant dans un contexte où l'ARN messager sert de base à la vaccination de rappel, dans l'immédiat et dans le futur", ajoute-t-elle.

En France, notamment, c'est le vaccin Pfizer qui sert presque exclusivement à la campagne lancée cet automne par les autorités sanitaires. D'autres pays, notamment en développement, continuent toutefois à largement utiliser les vaccins à adénovirus, en particulier AstraZeneca.