Covid : 12.000 morts par jour dans le monde à cause de la famine ?

La famine provoquée par les répercussions économiques et sociales de la pandémie de coronavirus pourrait faire davantage de morts dans le monde que le virus lui-même, alerte un rapport de l’ONG Oxfam.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration. Des volontaires distribuent des repas à des sans-abris à Recife, au Brésil, le 29 mai 2020 pendant le confinement imposé par l'épidémie de coronavirus.
Image d'illustration. Des volontaires distribuent des repas à des sans-abris à Recife, au Brésil, le 29 mai 2020 pendant le confinement imposé par l'épidémie de coronavirus.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / Juliana F Rodrigues

"Le virus de la faim." C’est ainsi que l’ONG Oxfam qualifie le coronavirus dans un rapport publié le 9 juillet. Selon elle, 12.000 personnes pourraient mourir de faim chaque jour avant la fin de l’année 2020. En cause : la famine provoquée par les répercussions sociales et économiques de la pandémie, notamment le chômage de masse, des chaînes d’approvisionnement perturbées et une aide humanitaire sur le déclin.

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"La crise du Covid se superpose à des crises existantes"

"C’est la goutte qui fait déborder le vase pour des millions de personnes supplémentaires qui risquent de basculer en situation de crise alimentaire, et d’en mourir" note ainsi Hélène Botreau, chargée de plaidoyer Sécurité Alimentaire et Agriculture à Oxfam France, dans un communiqué de l’ONG.

Car "la crise du COVID-19 se superpose à des crises existantes : conflits, changements climatiques et inégalités d’un système alimentaire défaillant qui a appauvri des millions de productrices et producteurs alimentaires et de travailleuses et travailleurs agricoles".

Trois foyers de famine émergents

Le rapport compte 10 foyers de famine extrême dans le monde, où la pandémie aggrave une crise alimentaire préexistante. Il s’agit du Yémen, de la République démocratique du Congo (RDC), de l’Afghanistan, du Venezuela, du Sahel et pays d’Afrique de l’Ouest, de l’Éthiopie, du Soudan, du Soudan du Sud, de la Syrie et d’Haïti.

En parallèle, l’ONG identifie trois foyers émergents en Inde, en Afrique du Sud et au Brésil, des pays intermédiaires où "des millions de personnes déjà fragilisées ont basculé dans la faim à cause de la pandémie".

Une réponse humanitaire insuffisante

Pour Jon Cerezo, responsable de campagne humanitaire à Oxfam France "que ce soit au Yémen, dans le Nord-Ouest de la Syrie ou au Burkina Faso, le Covid-19 est une nouvelle crise dans la crise". Et il est aujourd’hui impossible pour "les pays déjà en difficulté" de faire face à la crise "si les engagements en matière de réponse humanitaire ne sont pas à la hauteur". Oxfam rappelle que la France a contribué aux réponses humanitaires dans les pays du Sahel avec 14 millions d’euros en 2019, soit moins de 1% des besoins exprimés dans les plans de réponse humanitaires. "Ce n’est tout simplement pas suffisant" déplore Jon Cerezo.