Attentats : des images difficiles à revoir pour les victimes

Les mêmes photos, les mêmes vidéos, sont diffusées en boucle à la télévision, sur Internet et sur les réseaux sociaux. Un an après les attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher, les victimes, tout comme celles des attentats du 13 novembre 2015, sont à nouveau confrontées à ces moments d'horreur... Quel impact psychologique le traitement médiatique des attentats peut-il avoir sur les victimes ?

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Le 7 janvier 2015, il y a tout juste un an, Charlie Hebdo est victime d'un attentat terroriste, en plein de cœur de Paris. Douze personnes sont tuées. Le 9 janvier, la prise d'otage de l'Hyper Cacher fait quatre morts. Aujourd'hui, moins de deux mois après les attentats du 13 novembre, les victimes du terrorisme vont devoir se confronter aux rétrospectives de ces moments où elles ont connu l'inimaginable...

Ce trop plein d'images et d'informations peut nuire à leur santé. "On sait que tout ce qui peut rappeler l’événement traumatique peut s’accompagner d’une reviviscence ou d'un flash back, c’est-à-dire que la personne va revivre l’événement à l’identique. Elle va être aussi stressée que le jour des attentats avec les mêmes manifestations physiques et des fois les mêmes conséquences. Plus précisément, elle revivre la peur de mourir, la peur de perdre ses proches et l’impression que cela se répète sans cesse", explique le Dr Florian Ferreri, psychiatre à l’hôpital Saint-Antoine (AP-HP).

Se préserver en limitant le visionnage

Les commémorations vont se succéder et raviver les souvenirs ce week-end. Mieux vaut pour les victimes de s'éloigner de la télévision pour se préserver, éviter de réveiller les angoisses ou les débordements d’émotions. Rester scotché devant son téléviseur entretient le stress. "C’est tout à fait possible de limiter le visionnage de ces documentaires et de ces images surtout si ces personnes sentent que cela les fragilise personnellement. Nous leur disons de ne pas être totalement connecté à ces commémorations", précise le Dr Florian Ferreri.

Sortir avec des amis, s'adonner à des loisirs préférés, mettre en place des projets. Les spécialistes conseillent aux victimes de se concentrer sur ce qui leur fait du bien. Objectif : reprendre le cours de sa vie. Il est conseillé également pour ces victimes d'entamer un suivi psychologique si elles en ressentent le besoin.