Sécurité routière : devenir un piéton parfait

En 2014, près de 15% des personnes tuées sur la route étaient des piétons. Un chiffre en augmentation par rapport à 2013. D'ailleurs, selon un récent sondage, 85% des Français déclarent se sentir plus en danger à pied qu'en voiture. Et pourtant, 96% des sondés reconnaissent avoir déjà eu un comportement à risque en tant que piéton. Le Magazine de la santé vous donne donc quelques conseils pour bien circuler à pied dans les villes...

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

On ne le sait pas toujours, mais une section du code de la route concerne les piétons. Elle stipule notamment que les piétons sont obligés de marcher sur les trottoirs, d'utiliser le passage piéton lorsqu'il y en a un à moins de 50 mètres, et ne doivent débuter leur traversée de la chausée que lorsque le feu "piéton" est vert. La loi prévoit même une amende de quatre euros en cas de comportement contraire au code.

Mais face aux dangers de la route, certaines personnes sont plus vulnérables que d'autres.

En 2014, la moitié des piétons tués avaient plus de 65 ans. "À partir d'un certain âge, la mobilité est moins importante qu'elle ne l'est quand on est plus jeune. On met donc plus de temps à traverser… Et les personnes âgées, [à partir d'un certain âge], ont plus de problèmes d'attention et sont plus fragiles. Si l'on est percuté par un véhicule, on a malheureusement une probabilité plus importante d'être tué que quand on est plus jeune", explique Emmanuel Renard, directeur éducation-formation de l'association Prévention routière.

Autre population particulièrement vulnérable : les enfants. Et en fonction de leur âge, ils ne peuvent pas tous faire la même chose. Lorsque l'on se déplace avec des enfants très jeunes, il existe deux règles d'or : il faut bien leur tenir la main et les laisser marcher du côté des bâtiments, afin qu'ils soient mieux protégés des voitures.

5 ans constitue l'âge idéal pour commencer à apprendre comment se comporter sur la route. Selon Emmanuel Renard, "avec les enfants, il faut répéter les choses plusieurs fois, il faut prendre le temps de leur expliquer. Et surtout, une chose essentielle, il faut leur montrer l'exemple. Les adultes peuvent être amenés parfois à ne pas respecter le feu vert, le feu rouge… L'enfant va grandir ; et, le jour où il sera seul, il va se dire que finalement ,dans certaines situations, il peut faire comme son papa, comme sa maman, et donc traverser quand le feu est rouge. Sauf qu'un enfant a plus de mal à évaluer les distances, plus de mal à évaluer la dangerosité d'une situation, si les véhicules sont arrêtés, s'ils ne sont pas arrêtés…".

À partir de 7 ou 8 ans, les écoliers peuvent commencer à effectuer des petits trajets, si toutefois leurs parents ou responsables légaux les jugent suffisamment autonomes. Mais avant de les laisser partir seuls, il ne faut pas hésiter à faire plusieurs fois le trajet avec eux. Et ne pas oublier que, comme ils sont plus petits, les enfants sont moins visibles que les adultes.

À 11 ans, l'enfant anticipe les évènements presque à la manière d'un adulte. Il ne faut toutefois pas baisser la garde car, même s'il a grandi, il n'est pas encore suffisamment expérimenté pour être complètement autonome. Il est impératif de sensibiliser le jeune piéton aux risques d'accidents liés à l'inattention (port d'écouteurs, écriture de textos...).

Il faut enfin rappeler que, la nuit, la visibilité est très réduite pour les conducteurs. Ils distinguent les piétons à 30 mètres à peine. Pour qu'un enfant soit bien visible, il est possible de coller sur son cartable ou sur son manteau des bandes réfléchissantes. Avec cet accessoire, le jeune piéton est visible à près de 100 mètres. De quoi permettre aux enfants de rentrer de l'école en toute sécurité, même au coeur de l'hiver.

Selon la préfecture de Paris, les piétons sont la catégorie d’usagers la plus fragile et la plus touchée par les accidents mortels dans cette ville. En 2012, ce sont 18 piétons qui ont perdu la vie dans la capitale. On comptait également 1.893 blessés. Ils représentaient 46% des tués et près de 24% des victimes de la route sur l'année.