Sécurité routière : alerte à la conduite de nuit !

Pour l’association Prévention Routière, qui lance une nouvelle campagne de sensibilisation à l'occasion du changement d'heure, les prises de risques restent trop grandes. 

Maud Le Rest
Rédigé le , mis à jour le
Le nombre d'accidents augmente dans les jours qui suivent le changement d'heure
Le nombre d'accidents augmente dans les jours qui suivent le changement d'heure

Attention ! Le changement d'heure marque l'entrée dans une période à hauts risques sur la route. Dans les jours qui suivent, alerte le porte-parole de l’association Prévention Routière, "le nombre d'accidents augmente de 40% pour les piétons". Et en 2016, "près de la moitié de leurs décès ont été enregistrés entre octobre et janvier", poursuit-il. En cause, la perte de visibilité liée à l'obscurité.

"La nuit représente 10% du trafic, ce qui est très peu, mais c’est à ce moment-là qu’ont lieu la moitié des accidents mortels. Lorsque les nuits sont plus longues, logiquement, il y en a plus", poursuit Emmanuel Renard. 

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C’est pour contrer cette hausse saisonnière que Prévention Routière, en partenariat avec l’AsnaV et Radio VINCI Autoroutes, lance la campagne "Lumière & Vision Objectif bien vu". Jusqu’au 1er novembre, l’association diffusera des chiffres clés et des conseils en vidéo sur les réseaux sociaux. Un jeu-concours permettra même de gagner des kits de visibilité pour cycliste. Une manière de miser sur la pédagogie, qui reste pour Emmanuel Renard le meilleur moyen de prévention.

Des chiffres peu encourageants

Une prévention qui doit néanmoins prendre en compte d'autres facteurs. "Après la baisse globale de la mortalité routière observée au cours des dix dernières années, on a constaté une augmentation pour la période 2015-2016", s’inquiète Emmanuel Renard, porte-parole de l'association Prévention Routière.

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S’il ne peut qu’émettre des hypothèses sur les causes de cette hausse, Emmanuel Renard est néanmoins "convaincu" que les dispositifs anti-radars ont une influence déterminante : moins inquiets d'être pris en flagrants délits, les conducteurs accélèrent. "Certains systèmes connectés comme Waze [une application pour smartphone qui avertit de la présence de radars] existent seulement depuis deux ou trois ans. Parallèlement, on dénombre plus de morts sur les routes", explique le porte-parole.

Il rappelle enfin le "problème majeur" que constitue encore et toujours l’alcool au volant. S'il touche toutes les catégories de population, les jeunes sont particulièrement concernés  puisque les 18-25 ans représentent un quart des tués sur la route. Une statistique terrible qui exige un effort majeur de sensibilisation selon Emmanuel Renard : "L'urgence, c’est de mieux informer les gens". En espérant que la campagne lancée ce week-end y contribuera.