Comment concilier travail et chaleur ?

Au-delà de 30°C, concilier travail et chaleur peut devenir compliqué. Pour inciter employeurs et salariés à se protéger contre la déshydratation et les coups de chaleur, quelques règles simples s'imposent.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Le gouvernement souhaite retirer les postures pénibles et la manutention de charges lourdes dans la prise en compte de la pénibilité.
Le gouvernement souhaite retirer les postures pénibles et la manutention de charges lourdes dans la prise en compte de la pénibilité.

"À partir de 30°C, soyez vigilant ! Au-dessus de 33°C, vous pouvez être en danger !" met en garde l'Institut national de santé et de sécurité au travail (INRS). Face aux vagues de chaleur subies dans certaines régions, l'INRS a émis une brochure de conseils pratiques à destination des travailleurs exposés. Les conseils concernent également les employeurs, tenus de protéger la santé de leur personnel. Le code du travail (article L 4121-1 et suivants) stipule d'ailleurs que l'employeur doit prendre "les mesures nécessaires" pour "protéger la santé physique" de ses salariés et les adapter en fonction du "changement des circonstances", comme les changements climatiques.

Pour aider les employeurs à faire le point sur ces explications juridiques qui peuvent paraître floues, l'INRS conseille quelques points essentiels à respecter. Des pauses plus fréquentes ou des horaires de travail aménagés aux heures les plus chaudes sont à favoriser. Les employés travaillant à l'extérieur sont particulièrement concernés. L'employeur devrait également veiller à donner le moins possible de travail physique, ou alors l'assister par des machines. Des mesures de prévention classiques s'imposent également à lui comme mettre à disposition de l'eau fraîche et des aires de repos climatisées.

Que faire en tant que salarié ?

Comme toute personne exposée à la chaleur, le salarié doit être vigilant dès les premiers signes de déshydratation ou de coup de chaleur : maux de tête, vertige, fatigue, crampes musculaires,… Au travail, mieux vaut se mettre à l'ombre, éteindre le matériel électrique non utilisé et éviter alcool, tabac et plats copieux. Le tout en buvant abondamment de l'eau.

"Vouloir travailler plus vite pour finir plus tôt augmente les risques d’accidents", précise l'INRS. Dès l'apparition des premières faiblesses, arrêtez de travailler et si nécessaire, faites-vous raccompagner.

Le ministre du Travail, François Rebsamen, a appelé le 15 juillet les chefs d'entreprises à aménager les horaires des salariés les plus exposés à la chaleur pendant la canicule annoncée ces prochains jours. Il a prévenu que les inspecteurs du travail y veilleraient particulièrement.

Télécharger la brochure de l'INRS

Quand peut-on exercer son droit de retrait ?

En France, un salarié peut actuellement exercer son droit de retrait s'il pense être en situation de "danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé" ou s'il constate un défaut "dans les systèmes de protection (art. L. 4131-1 du code du travail). Cependant, il n'existe aucune mention d'un seuil de température dans la loi. Ce droit de retrait se fait donc au cas par cas. C'est aussi au salarié de prouver que ses inquiétudes se fondent sur un "motif raisonnable".