Bombardements en Syrie : les civils victimes d'une attaque chimique ?

En Syrie, le bilan du raid aérien du 4 avril au matin sur la petite ville de Khan Cheikhoun ne cesse de s’alourdir. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), l’attaque aurait fait au moins 72 morts et plus de 160 blessés. Sur place, des témoins évoquent une attaque chimique. Les bombardements ont aussi détruit des hôpitaux. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Entretien avec le Dr Anas Chaker, porte-parole de l'Union des Organisations de Secours et Soins Médicaux (UOSSM)
Entretien avec le Dr Anas Chaker, porte-parole de l'Union des Organisations de Secours et Soins Médicaux (UOSSM)

Des enfants qui suffoquent, des blessés placés sous masque à oxygène... Ces images filmées par des agences de presse locales ont provoqué l'indignation de la communauté internationale. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le raid de Khan Cheikhoun semble avoir impliqué des armes chimiques.

Des signes d'exposition à des agents neurotoxiques

Dans un communiqué, l'organisation souligne que "la probabilité d'une exposition à une attaque chimique est amplifiée par le manque apparent de blessures externes rapporté dans des cas montrant l'apparition rapide de symptômes semblables comprenant une détresse respiratoire aigüe comme principale cause de la mort".

"Certains cas semblent présenter des signes compatibles avec une exposition à des produits organosphosphorés, une catégorie de produits chimiques incluant des agents neurotoxiques", ajoute l'OMS.

Une attaque lancée par le régime de Bachar al-Assad ?

De nombreux dirigeants occidentaux ont évoqué une responsabilité du régime du président syrien Bachar al-Assad. L'armée syrienne a démenti "catégoriquement avoir utilisé toute substance chimique ou toxique à Khan Cheikhoun".

La Russie, alliée du régime, a affirmé mercredi que l'aviation syrienne avait bombardé la veille à Khan Cheikhoun un "entrepôt" des rebelles où étaient entreposées des "substances toxiques" destinées à des combattants en Irak.

L'OMS estime pour sa part qu'il y a de bonnes raisons de suspecter une attaque chimique, notant que des dizaines de victimes ont été admises dans les hôpitaux "souffrant de difficultés respiratoires et de suffocation".