Fin du numérus clausus : transition difficile pour les étudiants en médecine

Le nombre de place en deuxième année de médecine est désormais fixé par les universités et les agences régionales de santé en fonction des besoins de chaque territoire. Cette année de transition est très compliquée pour les étudiants.

La rédaction d'Allo Docteurs
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La réforme du numerus clauses a été bien accueillie au départ, mais en pratique son application pose problème. Cette année, redoublants de l’ancien système et nouveaux étudiants se disputent un nombre de places limité.

Génération sacrifiée

« Je pense qu’au lieu de diviser les places entre doublants et primants, je pense qu’il faut augmenter le nombre de places. Ces études sont difficiles, mais là, ça devient carrément impossible, et c’est en ça qu’on est une génération sacrifiée » explique Auriane Aubert, étudiante en première année de médecine. 

Une génération sacrifiée, c’est aussi ce que pense Emmanuel Voiment, père d’une étudiante en médecine. Augmenter le nombre de places en deuxième année, c’est devenu un combat pour ces familles. « En tant que parent on les voit dans la souffrance depuis le début de l’année, dans l’inconnu, on les voit se tuer à la tâche. On se retrouve tous devant le même constat, la loi n’est pas respectée » explique Emmanuel Voiment, membre du Collectif PASS/LAS.

La capacité d’accueil doit être revue à la hausse

La loi prévoit en effet une augmentation exceptionnelle du nombre de places pour gérer la cohabitation entre redoublants et primants. Contacté, le ministère de l’Enseignement supérieur l’affirme : la capacité d’accueil en 2ème année va bel et bien être revue à la hausse, +14% en médecine. 

Selon le gouvernement « le nombre de places pour 2021 garantit aux nouveaux étudiants un taux de réussite équivalent voire supérieur à ceux de l’ancien système ». Difficile à entendre pour le Collectif qui pointe aussi du doigt le rôle des universités. Mais elles se défendent également : impossible aujourd’hui d’accueillir plus d’étudiants.  

« Je pense que nous sommes pratiquement au maximum de nos capacités de formation… Nous sommes responsables de la qualité de la formation, de la médecine de demain. On nous le reprochera si la qualité de la médecine se dégrade » détaille Patrice Diot, président de la conférence des doyens de la faculté de médecine.

En pleine crise sanitaire, le nombre de candidats pour les études de santé a de nouveau augmenté cette année. Elles représentent la deuxième formation la plus convoitée par les bacheliers.