Réanimation : un hôpital face au manque de places

Les services de réanimation restent sous tension malgré une amélioration de la situation épidémique. Les équipes soignantes font tout pour trouver des nouveaux lits et éviter ainsi de procéder à un tri des malades.  

Alexandra James
Rédigé le , mis à jour le

Au service de réanimation de l'hôpital de la Croix-Rousse à Lyon, les 30 lits sont presque constamment occupés. “C’est notre quotidien. Un peu plus depuis le covid. Notre rôle consiste à mettre le bon patient au bon endroit, quitte à faire des échanges avec les autres services, avec qui on travaille régulièrement “, explique le médecin réanimateur Hodane Yonis.

Des choix sur des critères médicaux

Le choix des patients admissibles, c’est une partie importante du travail des médecins. Pour ça, les réanimateurs se basent sur certains critères : la gravité du patient, c’est-à-dire ses chances de survie, son état antérieur mais aussi la volonté de la personne hospitalisée. Si la personne a rédigé des directives anticipées, elles seront prises en compte par les équipes soignantes.

Lorsqu’il y a un doute sur l’état d’un patient, une réunion collégiale est organisée. Tous peuvent s’exprimer dans l’intérêt du patient. Parfois, il faut gagner du temps pour prendre les meilleures décisions.

Un équilibre entre entrées et sorties

Le professeur Jean-Christophe Richard, chef de service de la réanimation médicale, se justifie : “Faire sortir précocement un malade de réanimation, c’est parfois une perte de chance. Ne pas prendre en charge un patient en réanimation, c’est une perte de chance. En fait, on essaie de faire la balance entre quelle est la meilleure décision pour les deux malades, celui qui sort et celui qui rentre.” 

Certains patients nécessitent aussi des techniques de pointe, comme l’ECMO, l’oxygénation du sang de manière extra-corporelle, qui n’est pas proposée dans tous les services de réanimation. Les équipes soignantes tentent alors de “pousser les murs” pour les accueillir.