Greffe de coeur : comment éviter les rejets ?

Des centaines de patients en attente de greffes cardiaques sont sauvés chaque année grâce aux donneurs. Ces coeurs greffés battent de plus en plus longtemps grâce aux progrès des traitements anti-rejet. Et l'acceptation du greffon est améliorée également par de nouvelles techniques qui permettent d'éliminer les anticorps produits en trop grande quantité par certains receveurs.

La rédaction d'Allo Docteurs
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La plasmaphérèse est utilisée lors d'une greffe d'organe pour éliminer les anticorps qui pourraient provoquer un rejet de cet organe.
La plasmaphérèse est utilisée lors d'une greffe d'organe pour éliminer les anticorps qui pourraient provoquer un rejet de cet organe.

La plasmaphérèse est une sorte de filtration du sang parfois utilisée lors d'une greffe d'organe pour éliminer les anticorps qui pourraient provoquer un rejet de l'organe : "On va épurer le sang du patient [ndlr : avec la plasmaphérèse]. On met les anticorps sur des filtres et ensuite, on réinjecte le plasma au patient. Une fois cette opération effectuée, on met des médicaments qui vont empêcher en plus les anticorps d'être reproduits", explique le Pr Pascal Leprince, chirurgien cardiaque.

Des litres du plasma du patient sont ainsi extraits et remplacés par du plasma d'un donneur sain sans anticorps dangereux pour le coeur greffé. Une belle victoire obtenue grâce aux progrès réalisés dans la connaissance et la maîtrise des processus immunitaires. "Avant, on détectait mal les patients qui avaient des anticorps. Et quand on les détectait, on ne savait pas trop quoi faire, on essayait d'avoir un donneur parfaitement compatible ce qui était exceptionnel. Et donc les patients n'étaient quasiment jamais transplantés", admet le Pr Leprince. Mais "maintenant on arrive à transplanter ces patients  dans des bonnes conditions avec les mêmes résultats que les patients qui n'ont pas d'anticorps".

Une surveillance régulière est toutefois nécessaire. L'enjeu du suivi régulier est de détecter très tôt un début de rejet avant l'apparition de symptômes traduisant une souffrance cardiaque. Car il est désormais possible d'adapter les traitements de fond pour stopper la réaction immunitaire de l'organisme contre le coeur du donneur. "On essaie d'être le plus bas possible pour avoir le moins d'effets indésirables possibles. Cela est extrêmement important. Mais il ne faut pas se laisser surprendre et si d'un seul coup, pour des raisons diverses et variées, même un petit épisode de rejet arrive, il faut savoir réaugmenter les doses", note le Pr Leprince.

Les patients doivent prendre sans faute leurs médicaments matin et soir à heures fixes. Et comme le traitement baisse leurs défenses immunitaires, les patients doivent se protéger au maximum contre les infections saisonnières.