Quand l’intelligence artificielle réduit les séquelles des AVC

Un nouveau système d'intelligence artificielle a permis de multiplier par trois le nombre de patients qui ne présentent pas ou peu de séquelles après un accident vasculaire cérébral, selon les autorités sanitaires britanniques.

Mathieu Pourvendier avec AFP
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Le système d'intelligence artificielle Brainomix e-Stroke réduit de plus d'une heure le diagnostic de l'AVC et permet de choisir rapidement le traitement le plus adapté
Le système d'intelligence artificielle Brainomix e-Stroke réduit de plus d'une heure le diagnostic de l'AVC et permet de choisir rapidement le traitement le plus adapté  —  Shutterstock

L'annonce ressemblerait presque à un scénario de science-fiction. Au Royaume-Uni, le nombre de patients qui ne présentent pas ou peu de séquelles après un accident vasculaire cérébral (AVC) a été multiplié par trois... grâce à une intelligence artificielle (IA), a annoncé mardi 27 décembre le ministère britannique de la Santé.

Réduire d’une heure le diagnostic

Le système d'intelligence artificielle utilisé s'appelle Brainomix e-Stroke, et a été développé par une entreprise basée à Oxford. Son intérêt : il réduit de plus d'une heure le diagnostic de l'AVC et permet de choisir rapidement le traitement le plus adapté.

Son utilisation, dans 111 000 cas de suspicion d'AVC, a ainsi augmenté de 16 à 48% le taux de patients qui ne souffrent d'aucun handicap ou d'un handicap léger. 

De même, l'IA apporte une aide à la prise de décision dans l'interprétation de scanners du cerveau, pour permettre au patient "d'avoir le bon traitement, au bon endroit, au bon moment", souligne le ministère.

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"J’ai pu remarcher deux jours après avoir eu un AVC"

Le ministère britannique de la Santé cite ainsi l'exemple de Carol Wilson, assistante pédagogique et grand-mère, qui en juin 2021 a souffert de crampes intenses, a perdu subitement la vue et l'usage de ses membres. Le logiciel a permis de diagnostiquer rapidement un caillot de sang au cerveau et d'opter pour une thrombectomie.   

"J'ai pu m'assoir et envoyer des textos à la famille le jour-même, et rentrer chez moi et remarcher environ deux jours après avoir eu un AVC", a-t-elle témoigné.

Améliorer les chances de survie en bonne santé

"Chaque minute gagnée pendant l'évaluation initiale à l'hôpital des gens qui présentent des symptômes d'AVC permet d'améliorer spectaculairement les chances d'un patient de quitter l'hôpital en bonne santé", a affirmé dans le communiqué du ministère britannique de la Santé le Dr Thimothy Ferris, directeur de la transformation au sein du système public de santé (NHS).      

Chaque année en Angleterre, plus de 85 000 personnes sont victimes d'un AVC. En France, elles sont 150 000. Plus de 110 000 sont hospitalisées et 30 000 en décèdent.

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