Ménopause : une femme sur deux n'a jamais parlé de ses symptômes

Un collectif alerte sur les tabous qui entourent encore la ménopause, alors que près de neuf femmes sur dix en ressentent au moins un symptôme. Il recommande la création d’un parcours de santé dédié dès 45 ans.

Mathieu Pourvendier avec AFP
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Briser les tabous de la ménopause
QA ménopause dr Brigitte Letombe  —  Le Mag de la Santé - France 5

La ménopause est encore un tabou dans notre société. Le collectif "All for ménopause" dénonce le manque d'information sur le sujet et appelle à porter un nouveau regard sur cette période de la vie qui concerne actuellement quelque 14  millions de femmes en France.

"Une transition inéluctable"

"La ménopause est universelle, une transition inéluctable, et pourtant c'est l'un des domaines les plus méconnus de l'histoire physiologique de la vie des femmes, une période semée de tabous et de non-dits, de honte parfois", a pointé lors d'une conférence de presse le collectif "All for ménopause" à laquelle a participé l'AFP. Il a été créé en 2022 autour de quatre femmes de la société civile et quatre médecins.   

Synonyme de l'arrêt des règles et des fonctions reproductives, la ménopause survient généralement au tournant de la cinquantaine et n'engendre parfois aucune nuisance physique.

Mais elle peut aussi se traduire par un certain nombre de désagréments plus ou moins marqués. Certains sont bien connus (bouffées de chaleur ou sueurs nocturnes), d'autres moins, tels que la prise de poids, les phases de déprime voire de dépressionune chute de la libidoles insomnies ou encore des risques cardiovasculaires augmentés.       

De moins en moins de médecins formés

Lors d'une étude réalisée en 2020 auprès de 5 000 femmes de 50 à 65 ans, près de neuf répondantes sur dix ressentaient au moins un symptôme de la ménopause et 20% estimaient que ces symptômes avaient un impact fort sur leur quotidien. Mais près d'une femme sur deux affirmait n'avoir jamais évoqué ces symptômes avec un professionnel de santé.      

De plus, "les généralistes sont surchargés et les spécialistes sont de moins en moins nombreux", indique le collectif, regrettant en outre que "de moins en moins de praticiens sont formés à la prise en charge spécifique de la ménopause".

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Ne pas confondre vieillissement et ménopause

En parallèle, "beaucoup de femmes ne parlent pas des symptômes parce qu'elles ne les rattachent pas à la ménopause, elles pensent que c'est du vieillissement", a dévoilé Brigitte Letombe, gynécologue, autrice du manifeste Femmes, réveillez-vous !, lors du point de presse.

Enfin, dans ce contexte, le collectif présente six recommandations pour une meilleure information des femmes : création d'un diplôme universitaire de "patient expert" dédié à la ménopause, d'un parcours santé dès 45 ans consacré à la ménopause, une meilleure information des professionnels de santé, une sensibilisation des dirigeants d'entreprises, la création d'un poste de représentante de la santé des femmes au gouvernement.