Plan Grand Âge : des mesures très attendues

Myriam El Khomri, ancienne Ministre du Travail, va remettre à Agnès Buzyn, Ministre de la Santé, un rapport très attendu sur l’attractivité des métiers de l’aide aux personnes âgées. Pascal Champvert, président de l’AD-PA, l’association des directeurs aux services aux personnes âgées précise ses attentes. 

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Le rapport de Myriam El Khomri sur les métiers de l'aide aux personnes âgées arrive une semaine après une mobilisation nationale de tout le secteur. 

  • Qu'attendez-vous de ce rapport ?

Pascal Champvert : Nous attendons de Myriam El Khomri qu’elle dise la réalité de la situation, celle que nous connaissons depuis longtemps. C’est-à-dire un nombre de soignants insuffisant en établissement et à domicile. Des professionnels très mal payés et des personnes âgées insuffisamment accompagnées.

  • Quelles sont les mesures les plus urgentes à prendre selon vous ? 

Ce que nous disons avec notre association et les organisations syndicales c’est qu’il est temps qu’on nous écoute. C’est pour cela que nous avons appelé à une grève il y a deux ans et la semaine dernière. Le président Emmanuel Marcron nous a un peu écoutés en lançant une grande consultation auprès des Français. Ils sont d’accord avec nous et disent que les professionnels du secteur sont mal payés, qu’ils courent tout le temps et qu’ils n’ont pas le temps d’avoir une vraie relation avec les gens et donc des personnes âgées mal accompagnées. Nous disons que cela suffit, nous ne jouons plus, cela fait 30 ans que tous les politiques font des réformettes, cela fait 30 ans que nous accumulons du retard. Il est temps que le président nous réponde vraiment et nous ne lâcherons pas.

  • Ces métiers souffrent d’un manque d’attractivité, comment réussir à recruter davantage ? 

 Il faut que les gens soient mieux payés. Nous avons été très gentils jusqu’à il y a deux ans, nous n’avons jamais fait grève, nous avons alerté les pouvoirs publics. Dès lors qu’il n’y a pas de grèves, rien ne bouge. Il y a 30% des salariés qui n’ont pas le smic. Les autres cela leur a pris 15 ans pour obtenir le smic. C’est ce qui se passe quand on est sympa et qu’on ne fait pas grève. Cela fait 30 ans qu’on ne nous écoute pas mais maintenant Monsieur Macron, Madame Buzyn, Monsieur Philippe sont responsables d’apporter des solutions.

  • La revalorisation salariale est-elle la seule mesure à prendre ?  

 C’est la première clef, mais la deuxième clef c’est le nombre de personnel. Nous sommes en retard sur nos voisins européens. Les pouvoirs publics pensent que la seule solution c’est d’être mieux formé, c’est faux. Le problème c’est aussi le manque de temps, dès qu’ils entrent chez quelqu’un les soignants disent « je vous préviens je n’ai pas le temps ». Donc là il faut que la grande concertation se transforme en actes concrets et ne soit pas juste une façon de gagner du temps.